Journée de la Laïcité

Le travail entrepris à Vénissieux au sujet de la laïcité est primordial.

Le 9 décembre s’est tenue la Journée de la Laïcité, occasion de sensibiliser les enfants vénissians sur cette liberté fondamentale, ce principe qui nous protège toutes et tous.

Le travail entrepris à Vénissieux au sujet de la laïcité est primordial.

Tous les ans, nous semons auprès des jeunes générations les valeurs universelles du respect de l’autre, de l’ouverture d’esprit à la différence, à l’altérité, pour apprendre à vivre en société, vivre ensemble.

Vivre en bonne intelligence !

Je tiens à remercier très chaleureusement Jacqueline Raffenot, présidente de la délégation de Vénissieux des DDEN, les inspecteurs de l’éducation nationale et tous les enseignants dans nos différents groupes scolaires qui s’investissent auprès des enfants dans les projets éducatifs de cette Journée de la Laïcité.

Sans cette volonté commune qui nous anime, rien ne serait possible.

Un principe jamais acquis

Alors, merci, car ce travail que nous menons intervient dans notre société contemporaine, une société de l’instant, sans recul ni discernement, où les drames épouvantables qui ont frappé le monde de l’éducation nationale nous bouleversent, nous sidèrent et nous remettent en question.

Il faut donc agir, transmettre et surtout expliquer les valeurs de la laïcité avec clarté et simplicité.

Inscrite dans notre constitution, on a peut-être cru que la laïcité allait de soi, qu’elle offrait depuis longtemps un cadre apaisé aux relations dans notre société, qu’elle était acquise, en chacun de nous.

Or, je le crois, rien n’est jamais acquis, gravé dans le marbre, pas plus la démocratie que la laïcité, alors il nous faut faire œuvre de pédagogie, d’éducation, d’enseignement en pérennisant dans la durée l’ensemble de nos actions.

A cette édition 2024 ont participé des centaines d’enfants répartis dans 4 écoles élémentaires, une maison de l’enfance et les enfants du CME. En 2023 : 910 enfants dans 2 Ecoles Maternelles, 5 Ecoles élémentaires, 7 Maisons de l’Enfance et les enfants du CME. En 2022 850 enfants, 43 classes (10 écoles inscrites) ainsi que le CME.

Nous avons planté l’arbre de la laïcité devant notre mairie en 2013.

Cela fait donc plus de dix ans que la journée de la laïcité est inscrite au calendrier des manifestations de notre ville.

Cela signifie que des milliers d’enfants vénissians ont été sensibilisés au principe de laïcité par leurs propres créations et imagination.

Cette année, les délégués départementaux de l’éducation nationale ont proposé aux élèves vénissians, des maisons de l’enfance et du CME de créer un poème inspiré du jeu national « Dis-moi dix mots ».

Chaque classe inscrite a dû sélectionner dix mots qui ont un rapport avec la laïcité, les trouver, les suggérer, avant d’en faire la trame de poèmes.

Un principe qui protège

On retrouvera le fruit du travail des enfants à l’Espace Pandora où les poèmes feront l’objet d’une exposition du 12 au 20 décembre.

Je tiens à citer toutes les écoles ayant participé à ce travail sous forme de poésie : il s’agit des élémentaires de Max-Barel, Louis-Pergaud, Saint-Exupéry, Flora Tristan, la Maison de l’Enfance Joliot-Curie/Georges Lévy, sans oublier nos élus du CME.

Tous les ans, je répète cette phrase car c’est dans sa simplicité qu’on y trouve l’esprit de la laïcité. Il y a des principes qui interdisent et des principes qui protègent.

La laïcité est un principe qui protège, qui nous protège.

Cette laïcité dont on parle tant n’est pas là pour stigmatiser telle ou telle religion, la laïcité n’est pas un instrument que l’on agiterait à des fins partisanes, c’est un garde-fou contre les intolérances, contre les rejets discriminatoires et la haine, un bouclier contre la montée des extrémismes et fanatismes de toutes sortes.

Elle ne pointe pas du doigt, elle offre un cadre de respect et de tolérance entre l’espace privé et l’espace public, elle garantit la liberté de culte, sans prosélytisme, et le respect mutuel entre croyances et convictions, entre croyants et non croyants, entre les confessions elles-mêmes.

Elle renforce la liberté de conscience au cœur de l’égalité républicaine.

Ce qu’en dit Régis Debray, philosophe et écrivain, me paraît essentiel, j’ouvre les guillemets : «  Aucune société n’est laïque spontanément. Nous sommes tous portés par des intolérances, des irritations. Nous voulons tous nos privilèges, nos groupes de convictions… La société, c’est un peu la guerre de tous contre tous. L’Etat, c’est-à-dire l’intérêt général, est là pour essayer de pacifier, de coordonner ces tiraillements. Oui, il faut un Etat pour qu’il y ait une laïcité ».

Une histoire à transmettre

En France, la laïcité a été un cheminement.

On pense bien sûr au siècle des Lumières, à Voltaire et à 1789, qui posent les premiers jalons de la laïcité en obtenant la suppression des privilèges ecclésiastiques.

Le chemin sera long encore, et les soubresauts de l’histoire nombreux. Jusqu’à la loi de 1905 et la séparation de l’église et de l’Etat.

Mais à cet esprit de la laïcité, presque aussi important que le texte de loi en tant que tel, il convient d’associer, je le crois, tous ceux qui ont contribué tout au long du 20ème siècle à rendre l’école plus démocratique, plus ouverte, plus juste. Jules Ferry et la gratuité de l’enseignement primaire, l’obligation d’instruction et non de scolarisation. Jean Zay, et ce pari relevé d’une éducation intellectuelle et morale au service de l’intelligence et du civisme de tous les citoyens, sans privilège de classes sociales, ni de classes dominantes.

Dans tous nos mandats, nous avons fait de l’enfance, de l’éducation, de la citoyenneté, de la culture populaire, le cœur de nos politiques de proximité.

Transversaux, les principes de laïcité se retrouvent dans tous ces domaines que nous défendons.

J’ajoute à cet ensemble notre prochaine Maison des Mémoires. Elle s’inscrit déjà dans la défense permanente du vivre ensemble, du respect de l’autre et de l’apport de toutes les populations. De toutes les cultures qui ont fait de Vénissieux ce que nous sommes aujourd’hui : une ville solidaire, une ville humaine, ouverte au monde et à la différence.

Je voudrais saluer la mémoire de Daniel ROY qui vient de nous quitter.

Président de la délégation départementale des DDEN de 2012 à 2016, Daniel portait la laïcité dans son cœur et était l’un des initiateurs de cette journée, son engagement pour le vivre ensemble était exemplaire.

Je vous remercie.  

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