Intervention de Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, à l’occasion de l’inauguration du nouveau restaurant-self du groupe scolaire Ernest Renan.
Former un tout, cohérent et relié à tous les environnements de l’enfant dans le cadre de son éducation.
Il y a le cœur, la transmission des savoirs, et tous ces mondes périphériques qui agissent tous autant les uns que les autres sur l’épanouissement des plus jeunes : les temps périscolaires et extra-scolaires, les temps méridiens, l’accès aux pratiques sportives et culturelles, l’alimentation, la santé, l’apprentissage de la vie collective.
Tout est lié, relié, imbriqué et cet ensemble de connexions porte un nom : notre PEDT, projet éducatif de territoire de Vénissieux. Il forme l’architecture de nos politiques éducatives de proximité. C’est à travers cette continuité que l’on parvient à réduire les disparités d’accès aux actions pédagogiques, à renforcer la participation des enfants et des adolescents, à articuler les différents temps sociaux.
L’inauguration du restaurant self du groupe scolaire Ernest Renan qui nous réunit aujourd’hui est un investissement d’intérêt général.
L’alimentation, la chronobiologie des enfants, l’éducation au goût, la lutte contre le gaspillage sont des éléments de l’éducation au sens large.
Ces restaurants constituent donc le prolongement, la deuxième étape, des constructions ou extensions de nos groupes scolaires de ces dernières années.
Au cours de ce mandat, il y a eu deux extensions de groupes scolaires, Joliot-Curie et Jules Guesde, sans oublier notre nouvelle maison de l’enfance Anne-Sylvestre.
Ces investissements majeurs sont donc accompagnés par nos politiques en matière de restauration scolaire.
Dix selfs ont été réalisés depuis 2013. Pour ne citer que les derniers en date : 2016 : self du groupe scolaire Flora Tristan. 2017, Pasteur. 2019, Charréard/ 2020, Moulin-à-Vent. 2023, Jules Guesde. Et aujourd’hui le self Ernest Renan.
Ce nouveau bâtiment de 410m2 est aussi le fruit de notre prospective scolaire qui répond à un besoin en terme d’accueil en restauration scolaire.
Ernest Renan compte cette année 342 élèves en maternelle et élémentaire. 272 d’entre eux sont inscrits à la restauration scolaire.
Notre programme a donc eu pour objectif de moderniser le service de restauration en self-service pour les élémentaires et pour les maternelles en deux services sur table.
En lieu et place du restaurant existant, une surface d’activités périscolaires supplémentaire sera créée en 2026.
Le financement total de l’opération des travaux d’extension du groupe scolaire Ernest Renan, dont le self ne constitue que l’une des étapes, s’élève à 2,3 millions d’euros.
Je remercie l’Etat pour sa subvention dans le cadre de la DSIL à hauteur de 300 000€. Je tiens à souligner également l’effort de la Métropole, qui a soutenu l’ensemble des opérations en nous attribuant une aide à l’investissement d’1,15 millions d’euros.
Nous avons travaillé en étroite collaboration et main dans la main pour servir l’intérêt général et renforcer l’éducation.
Quand je disais que tout était lié, imbriqué, je pensais également à la complémentarité éducation-santé pour les jeunes vénissians.
Rappelons une vérité : pour les familles les plus fragiles, avec l’enchaînement récent des crises sanitaire et de l’inflation, le repas à la cantine constitue bien souvent le seul repas équilibré et copieux de la journée pour les enfants.
Les élèves vénissians scolarisés dans les écoles primaires sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à manger à la cantine. Environ 7 sur 10 sont inscrits à la restauration scolaire et en moyenne chaque jour plus d’1 enfant sur 2 déjeune à la cantine.
Sur une période de 10 années, de 2015 à 2024, on observe une augmentation de 40 % du nombre de repas scolaires produits.
C’est la raison pour laquelle la ville veille à améliorer l’accueil. Agrandissements de locaux pour les enfants de maternelle et self-services pour les enfants d’élémentaire.
Et puis bien sûr, tous nos investissements dans les restaurants scolaires profitent de notre choix politique de garder notre cuisine centrale comme service public municipal.
Notre refus d’externaliser ou de privatiser notre restauration collective s’avère payant tant au niveau de la qualité des repas proposés que pour nos tarifs, parmi les plus accessibles de l’agglomération lyonnaise.
En fonction des cinq tranches du quotient familial, le tarif par jour varie entre 1 euro et 4,11€ pour les familles vénissianes. Ce tarif payé est très loin du coût réel pour la ville de l’accueil d’un enfant sur le temps méridien.
Cette dimension sociale a été actée dans les budgets de Vénissieux de ces dernières années. Les tarifs municipaux impactant le plus grand nombre de familles (enfance et restauration scolaire) ont à nouveau été gelés en 2025 comme en 2024. Et ce après avoir fait le choix en 2023 de maintenir le repas à un euro par jour pour les familles au quotient familial le plus bas.
Cela concerne 8% des familles Vénissianes dont les enfants sont inscrits à la restauration scolaire.
Notre cuisine centrale joue un rôle pivot. Au croisement des missions de politique sociale, d’éducation, de santé et d’environnement de Vénissieux.
En 2024, elle a produit 762 445 repas qui ont bénéficié aux 6 048 enfants inscrits au service municipal de restauration.
Elle produit en moyenne plus de 4709 repas scolaires par jour. Avec des pics atteignant 5 681 repas en additionnant la restauration des crèches, des résidences de personnes âgées, des maisons de l’enfance.
La ville s’est inscrite depuis 2012 dans un objectif de 20% d’achats de produits d’origine biologique.
Le service de restauration respecte également les objectifs de la loi Egalim. Elle impose 50% de produits durables et de qualité dont au moins 20% de produits bio dans les menus scolaires.
Ainsi en 2024, ce sont 34,6% de produits bio et 49% de produits durables et de qualité qui ont été achetés. L’objectif est donc largement atteint.
La Ville, consciente de l’enjeu du gaspillage alimentaire, a engagé en 2016 une étude afin de proposer des préconisations sur la diminution, le tri et la valorisation des déchets.
En conséquence, depuis l’année 2017, un certain nombre d’actions d’amélioration ont été mises en place. Les portions ont été ajustées pour être conformes aux recommandations nutritionnelles nationales. Aussi, des animations de sensibilisation ont lieu sur le temps méridien.
Depuis plusieurs années, pour être en conformité avec la loi Egalim, la Ville travaille et s’organise afin de finaliser le remplacement des barquettes plastiques à usage unique par des bacs gastronormés en inox.
Enfin, quand les conditions sont réunies, les portions en surplus font l’objet de dons alimentaires au bénéficie des Restos du Cœur de Vénissieux.
Qui n’a pas souvenir d’un repas à la cantine ? Personne.
Ce lieu de vie laisse en nous des empreintes fortes, de camaraderie, d’un plat qu’on aime ou pas, d’une mauvaise ou bonne blague.
C’est un espace de sociabilité où l’on apprend le partage, à adapter nos comportements aux règles collectives, à découvrir d’autres cultures à travers des goûts différents.
A l’image de tous les autres selfs que nous avons ouverts depuis 2013, il s’agit aussi d’améliorer les conditions de travail des ATSEM et animateurs des maisons de l’enfance chargés de l’encadrement et l’accompagnement des repas des enfants.
D’autres selfs sont en cours ou en projet : Charles Perrault en septembre 2028, Léo Lagrange en septembre 2030. Avec la poursuite de notre plan de désimperméabilisation et végétalisation des cours d’école, notre Ville montre sa détermination et son attention à tous les environnements, proches ou plus lointains, dans lesquels vivent, grandissent et évoluent les enfants vénissians.
Ces possibles sont notre marque de fabrique, mais aussi le cap intangible qui fixe et renforce nos politiques éducatives.
Je vous remercie.
