Résidence patio Nicolas

Inauguration de la résidence « Patio Nicolas »

La résidence Patio Nicolas nous montre que si la volonté politique existe, alors les choses peuvent changer.

Hier après-midi, nous avons inauguré la nouvelle résidence « Patio Nicolas ». Ce programme comprend 14 logements sociaux, 10 logements en PLUS et 4 en PLAI. Cette résidence a un passé, car le bâtiment datant des années 1950 accueillait autrefois un atelier de serrurerie. Elle est donc à notre image vénissiane, fière de son histoire industrielle et fière de nos solidarités en matière de logement social.

Avant toute chose, je tiens à vous préciser que je représente également le président de la Métropole de Lyon qui n’a pas pu se libérer aujourd’hui.

Année après année, la crise en matière de logement, et de logements sociaux en particulier, s’amplifie. Jusqu’où ira-t-elle ? Il n’y a vraiment plus de temps à perdre car tous les indices sont dans le rouge. De l’Etat aux collectivités territoriales, toutes les énergies doivent être sollicitées, tous les acteurs de terrain, des institutionnels au BTP, doivent se retrousser les manches. La hausse brutale des taux d’intérêt réduit la capacité d’emprunt des ménages et exclut du marché les primo-accédants modestes.

Le marché locatif est grippé. Bloquées dans leurs projets d’accession à la propriété, les familles qui s’agrandissent n’ont pas d’autre choix que de rester locataires, les jeunes et étudiants vivent chez leurs parents. Entre les premiers trimestres 2023 et 2022, l’offre de biens à louer en France a chuté de 17%. Quant au logement social et aux hébergements d’urgence, la situation est explosive. En cause, la hausse du foncier et des coûts de construction, mais également la baisse des moyens des organismes HLM qui ont dû programmer la réduction des loyers pour compenser la baisse de 5 euros des APL. Dans le même temps, la production de logements sociaux diminue. On devait en construire 120 000 en 2022, il n’y en aura que 100 000.

14,6 millions de personnes sont désormais fragilisés par la crise du logement, soit quasiment un français sur 5 ! 4 millions de personnes sont non ou mal logés en France; 300 000 personnes, dont 42 000 enfants, sont privées de domicile fixe. 2,3 millions de ménages sont en attente d’un logement HLM en France, un record. Dans la Métropole, 80 000 ménages en attente, malgré 3 471 logements locatifs sociaux agréés en 2022, soit + 10 % par rapport à 2021 !

A Lyon même, on enregistre une offre pour dix demandes et la pression reste très forte à Vénissieux avec 4000 demandes, pour une demande sur sept qui aboutit. Ainsi, à Vénissieux, qui compte 13 667 logements locatifs sociaux, nous ne parvenons pas à atteindre l’objectif de production annuelle de 200 logements sociaux définie et autorisée par le PLUH.

Nous avons là les éléments constitutifs d’une crise du logement, qui affecte déjà les ménages les plus pauvres, mais aussi les classes moyennes. Si on ne construit pas plus de logements sociaux dans nos villes, c’est bien sûr et malheureusement la ségrégation sociale que l’on va renforcer.

Les efforts publics pour le logement sont passés de 2,2% du PIB en 2010 à 1,5% en 2021. Il faut inverser cette spirale, se donner les moyens collectivement de renouer avec une véritable ambition pour le logement social à l’échelle du territoire national.

J’ai dressé un tableau alarmant de la situation actuelle. Croyez-le, je n’ai pas forcé le trait, mais je regarde la réalité telle qu’elle est. C’est notre rôle d’alerter une nouvelle fois les pouvoirs publics, de mobiliser tous les acteurs de terrain, de dire stop : changeons de politique, décrétons le logement et le logement social comme priorité nationale.

Dans ce contexte très défavorable à la construction de locatifs sociaux, chaque opération constitue une petite victoire collective. Il y a un mois, nous assistions à la pose de la première pierre de la prochaine résidence Aulagne et ses 70 logements sociaux. Aujourd’hui, le logement social est à nouveau à l’honneur avec l’inauguration de la Résidence Patio Nicolas. Vous le voyez, Vénissieux ne lâche pas le morceau et se bat pour que chaque famille accède à un logement digne et accessible.  

Ce programme comprend 14 logements sociaux, 10 logements en PLUS et 4 en PLAI. Le coût total s’élève à 1 895 765 € dont une subvention de la Ville d’un montant de 30 473 €, en contrepartie la Ville dispose d’un logement réservé. Je remercie bien évidemment ICF Sud Est Méditerranée pour la réalisation de ce programme.

Il bénéficie du label Qualite Bâtiment Basse Consommation (BBC) pour la qualité environnementale de la construction. La résidence est située à proximité de l’école primaire Gabriel Péri et de la salle de théâtre Erik Satie. L’espace vert existant au sud est conservé et réaménagé en jardin collectif. Les logements disposent de prestations de qualité avec des balcons, terrasses, chauffage et eau chaude sanitaire individuels au gaz, sans oublier 10 box garages dont 1 PMR, local vélos, des contrôles d’accès et ascenseur.

C’est aussi une volonté que nous défendons à Vénissieux : bâtir du logement social, cela signifie bâtir du logement social de qualité pour les familles les plus modestes.

Enfin je voudrais finir cette intervention par un clin d’œil de l’histoire. Cette résidence a un passé, car le bâtiment datant des années 1950 accueillait autrefois un atelier de serrurerie. Elle est donc à notre image vénissiane, fière de son histoire industrielle et fière de nos solidarités en matière de logement social. La résidence Patio Nicolas nous montre que si la volonté politique existe, alors les choses peuvent changer.

Je vous remercie.

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