Inauguration de la résidence Ambroise-Croizat

Ce matin, nous avons inauguré une nouvelle résidence séniors, la résidence Ambroise-Croizat. En début d’année prochaine, une Maison de Santé ouvrira ses portes au rez-de-chaussée et au premier étage de la Résidence, avec un pôle médical où exerceront trois médecins généralistes, un psychologue pour personnes âgées, un psychomotricien, un ergothérapeute et deux infirmiers. Une belle illustration de nos politiques à l’égard de nos aînés guidées par un mot qui a du sens ici à Vénissieux, il s’agit du mot « Dignité ».

Les crises graves et profondes que nous traversons ne doivent pas faire oublier les crises du quotidien et malheureusement récurrentes. Je parle bien sûr du logement et des difficultés de se loger pour les familles les plus modestes, pour les étudiants, pour nos aînés. Nous connaissons les chiffres, mais il faut les rappeler pour ne pas s’y habituer. Quatre millions de personnes sont non ou mal-logés. 14,6 millions de personnes sont fragilisées par la crise du logement.

Le logement représente le 1er poste de dépenses pour les ménages modestes, à hauteur de 22% en moyenne.

Le nombre de sans domicile a doublé depuis 2012 et s’élève aujourd’hui à 300 000 personnes au moins. Le nombre de nuitées hôtelières a quintuplé en 11 ans (14 000 en 2010 à 74 000 en 2021). Avec la hausse vertigineuse des prix de l’alimentation et de l’énergie, chacun de nous devra faire preuve de vigilance cet hiver car les plus démunis rencontreront d’énormes difficultés pour passer le cap.

Le bilan national sur la période 2017-2022 a aggravé la crise.

Depuis 1984, l’effort public pour le logement n’a jamais été aussi faible : les aides au logement sont en effet passées de 1,82 % du PIB en 2017 à 1,63 % en 2020. La baisse des APL n’explique pas tout, même si elle a confisqué 400 millions d’euros par an aux allocataires !

Dans son rapport annuel, la fondation Abbé Pierre note ainsi : «  L’extinction de la taxe d’habitation, entière en 2023, a un impact colossal sur les finances publiques de 18 milliards d’euros par an dont la collectivité et ses services publics se privent ».

Les bailleurs sociaux ont été visés par le gouvernement, les forçant dès le début du quinquennat à se regrouper, à privatiser 40 000 Hlm par an et à faire des économies. Puis il a lourdement ponctionné les organismes Hlm en leur imposant une «Réduction de loyer de solidarité» d’un montant de 1,3 milliard d’euros par an. Le résultat ne s’est pas fait attendre : la production Hlm a chuté, passant de 124 000 logements en 2016 à 105 000 en 2019, avant de s’écrouler en 2020, sous les effets de la crise sanitaire, avec 87 000 agréments. Il nous faut changer de logiciel.

L’inauguration de la Résidence Ambroise Croizat, résidence séniors de 12 logements sociaux avec une partie dédiée à une nouvelle Maison de Santé, répond aussi à une urgence, celle des difficultés de nos aînés à accéder à un logement adapté. Nous travaillons sur cette thématique avec nos partenaires.

Si Vénissieux est une ville jeune, c’est aussi un trompe l’œil : concernant les séniors, on peut distinguer les 60/74 ans dont la population reste stable depuis 1999, et les personnes de plus de 75 ans, dont le nombre a plus que doublé sur la même période.

Les besoins de ce public en terme d’accès aux soins, de services à la personne… doivent être pensés au regard de cette évolution. C’est ce à quoi nous nous attelons. Une offre riche existe à Vénissieux, permettant d’accompagner le parcours des personnes âgées depuis les débuts de la perte d’autonomie jusqu’à la dépendance : service de maintien à domicile, résidences autonomes, EHPAD… Le nombre, et la part des séniors, vivant à leur domicile est très élevé, y compris chez les plus de 75 ans, et tend à la hausse. Ceci implique de penser des services d’aide à domicile pour répondre aux problématiques de dépendance de ce public, en adéquation avec les capacités financières des bénéficiaires.

Il y a la solidarité familiale à travers l’aide des proches. L’aide aux aidants devient un enjeu à intégrer à l’action publique. Et il y a la solidarité collective financière (Allocation Personnalisée d’Autonomie), qui permet d’accéder à des services d’aide au maintien à domicile. Le CCAS propose à ce titre du portage de repas, de l’aide à domicile, des soins à domicile, des résidences séniors… Ces besoins vont se développer dans les années à venir, à nous de les anticiper.

Des réflexions sont également à engager, en lien notamment avec la Métropole, l’Agence Régionale de Santé (ARS), la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé de Vénissieux (CTPS) et les acteurs du logement.

Il s’agit de l’accompagnement sur les sorties d’hôpital et la coordination sur la vulnérabilité des personnes âgées, de la sécurisation et l’adaptation des logements, du soutien aux aidants, de l’expérimentation de solutions coopératives d’habitat partagé.

Dans le cadre des stratégies que nous adoptons, la Résidence Ambroise Croizat est un marqueur de nos politiques de proximité à l’égard de nos aînés.

En début d’année prochaine, une Maison de Santé ouvrira ses portes au rez-de-chaussée et au premier étage de la Résidence. Elle comprendra un pôle médical où exerceront trois médecins généralistes, un psychologue pour personnes âgées, un psychomotricien, un ergothérapeute et deux infirmiers.

Le second local médical devrait également intégrer un pôle de dialyse CALYDIAL. L’accueil du public se fera directement depuis le boulevard Croizat, sur la façade ouest. A terme une dizaine de professionnels, en libéral ou salariés, exerceront ici.

Logements adaptés, accessibles et de qualité, un pôle santé, la résidence séniors Ambroise Croizat est une belle illustration de la solidarité et de notre attention à l’égard de nos aînés. Je remercie bien évidemment le maître d’ouvrage, Lyon Métropole Habitat, et le cabinet d’architecture, Les ateliers 4+. Car l’élaboration de ce projet et cette réalisation se rejoignent et s’unissent sous un mot qui a un sens, ici à Vénissieux : il s’agit du mot « Dignité ».

Je vous remercie.

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