Inauguration de la nouvelle chaufferie

Cette chaufferie répond à des enjeux très actuels.

Avec Bruno Bernard, Président de la @Métropole de Lyon, et Jérôme Aguesse, Directeur de Dalkia en Centre-Est, nous avons inauguré la nouvelle chaufferie biomasse. Réduire les coûts énergétiques pour les Vénissians, développer l’utilisation d’énergies renouvelables, sortir de la dépendance aux énergies fossiles, respecter l’environnement : voilà les engagements de notre ville au nom de l’intérêt général.

Les mesures prises jusqu’à présent ne sont pas efficaces pour lutter contre le changement climatique, en témoigne le dernier rapport publié le 20 mars par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies (GIEC). Par rapport à l’ère préindustrielle, la température de la surface du globe s’élèvera d’1,5°C dès le début des années 2030. On en connaît les conséquences : multiplication des risques climatiques : sécheresses, vagues de chaleur, précipitations extrêmes…

En France, après les déplacements, le logement est un enjeu majeur avec une place encore importante du gaz pour le chauffage. Il faut accélérer les réhabilitations thermiques pour réduire les consommations et il faut travailler à la décarbonation des systèmes de production et distribution de la chaleur. C’est pourquoi je suis heureuse d’inaugurer cette nouvelle chaufferie, qui permet de maintenir la part d’énergie renouvelable du réseau de chaleur vénissian malgré son extension vers Saint-Fons.

Ce réseau est un atout très actuel pour une société décarbonée et il a une longue histoire vénissiane.

Construit dans les années 60 avec le développement de la ZUP, il apportait le droit à l’énergie et au confort avec le droit au logement. S’il a commencé avec le fuel domestique, dès le début des années 2000, la ville s’est engagée dans la décarbonation avec l’une des premières chaufferies biomasse de cette taille en 2005, avec son développement vers le centre-ville et le Charréard. Comme tout précurseur, nous avons connu des difficultés dont beaucoup se rappellent, difficultés que nous avons surmontées, jusqu’à une victoire juridique.

Vénissieux énergies, filiale de la société DALKIA, est le délégataire depuis 2014 après la renégociation d’un contrat de délégation qui se fixait un objectif environnemental ambitieux, avec une nouvelle chaudière bois en 2016 pour passer les 50 % d’énergie renouvelable, obtenant le premier label éco-réseau de l’ADEME en 2016.

Le contrat prévoyait le développement vers le Puisoz et le raccordement au réseau de Lyon pour bénéficier de la chaleur de l’incinérateur de Gerland pour améliorer encore le mix énergétique.

En 2015, comme le prévoit la loi MAPTAM, la gestion de la compétence réseau de chaleur est transférée à la Métropole de Lyon, mais la ville en assure la gestion par convention avec la métropole jusqu’en 2017, convention qu’il n’a pas été possible de poursuivre.

En 2022, le réseau de chaleur de Vénissieux est le deuxième réseau de chaleur de la métropole de Lyon avec 127 gigawatt-heure de chaleur livrés. Sa mixité contractuelle était de 55 % d’énergie renouvelable et de récupération, valeur garantie pour les abonnés, mais qui reste un objectif sur lequel Dalkia doit encore travailler.

Ce réseau a une nouvelle fois été labellisé par l’association AMORCE « Eco réseau de chaleur » en 2022.

Nous inaugurons aujourd’hui la nouvelle chaufferie du réseau de chaleur urbain de Vénissieux, qui permet de développer le réseau de chaleur en direction de la ville de Saint-Fons, tout en améliorant la mixité énergétique du réseau, qui est de 63 % contractuellement en 2023.

Je laisserai les intervenants suivants en présenter les chiffres.

Cette chaufferie répond à des enjeux très actuels, c’est à dire : des enjeux sociaux en agissant contre la précarité énergétique grâce à la maîtrise du tarif de la chaleur dans un contexte que vous connaissez tous d’inflation de l’énergie.

Depuis l’été 2021, le prix du réseau de chaleur a connu de fortes augmentations. Les tensions sur l’approvisionnement et la situation mondiale bousculant les réseaux mondiaux d’énergie pour des raisons géopolitiques a conduit à une flambée exceptionnelle des cours boursiers du gaz, de l’électricité et des carburants, qui impactent nos contrats.

Sur ce sujet, nous avons un défi devant nous sur la part de gaz qui est la première source de la hausse de prix qui a impacté les usagers l’an dernier. Mais il faut aussi redire que malgré la hausse, le chauffage urbain permet toutefois d’amortir les coûts de l’énergie grâce à sa mixité énergétique. Actuellement, le prix du chauffage urbain redescend autour de 60 euros TTC/megawatt-heure (février 2023).

Cette chaufferie répond aussi à des enjeux environnementaux, pour contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la collectivité et pour réduire les pollutions.

Dans un contexte où nous sommes toutes et tous sensibles à la qualité de l’air, ce type de chaufferie, très contrôlées par l’exploitant, avec le suivi de la Métropole et le contrôle de la DREALE, permettent de lutter efficacement contre la pollution, notamment par son système de filtration très performant.

Et permettez-moi d’évoquer l’avenir. En 2028, la cogénération sera stoppée comme le prévoit le contrat de Délégation de Service Public, le pourcentage d’énergie renouvelable et de récupération passera alors à 67,5 %, mais il faudra s’interroger sur les capacités de production. Pour cette échéance, la ville souhaite débattre avec la métropole de la réduction de la part de gaz dans le mix énergétique, un des premiers leviers pour réduire les émissions globales de la ville.

Le remplacement de la cogénération par une énergie décarbonée est donc une préoccupation de la ville et un sujet de travail avec la Métropole de Lyon.

Dès aujourd’hui, ce projet permet d’éviter le rejet de 28 500 tonnes de CO2 par an en moyenne, dont 6 400 tonnes grâce à l’extension. Cela représente environ 15 800 véhicules retirés de la circulation chaque année.

N’oublions pas que l’accès aux énergies, alors que de plus en plus de ménages souffrent de précarité énergétique, reste avant tout un enjeu social. Dans ce contexte tendu, notre ville jouera toujours son rôle d’amortisseur social et de lien social. En décembre dernier, nous avons remis au Préfet de Région près de 2500 pétitions recueillies à l’initiative de la Ville.

Réduire les coûts énergétiques pour les Vénissians, développer l’utilisation d’énergies renouvelables, sortir de la dépendance aux énergies fossiles, respecter l’environnement : voilà les engagements de notre ville au nom de l’intérêt général.

Je vous remercie.

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