Maurice Thorez – 50ème anniversaire de sa disparition

« Peuple de France, un vent de détresse souffle sur notre beau pays. Depuis cinq années déjà, la crise économique sévit dans l’industrie, l’agriculture, le commerce et les finances publiques et privées. […] Mais les usines ferment leurs portes, les machines tournent au ralenti. »

« … de toute conversation avec Thorez, un universitaire sortait abasourdi par la richesse de sa culture et sa fringale de connaissance. » – Jean Bruhat, historien communiste

Même si aujourd’hui nous sommes capables d’en faire une analyse critique, Maurice Thorez a conduit le développement du jeune Parti communiste français qui sera dans les années d’après-guerre le premier parti de France, plaçant les intérêts de la France et de son peuple au centre de son action. Waldeck Rochet soulignait : « Les communistes, sous son impulsion, ont repris les meilleures traditions républicaines. Ils ont mêlé les plis du drapeau tricolore à ceux du drapeau rouge et les accents de la Marseillaise au chant de l’Internationale. »

Issu des couches populaires, l’histoire de Maurice Thorez est liée aussi à celle du mouvement ouvrier, lui qui ouvrira la route du Front populaire, face au danger fasciste. Sous son impulsion, le PCF va jouer un rôle de tout premier ordre dans la défense de la liberté d’un peuple frère que Franco et ses hordes fascistes voulaient lui confisquer. Dès août 1936, des bataillons de Brigades internationales sont formés. Dès le 10 juillet 1940, il signait, avec Jacques Duclos, un appel à organiser la Résistance dans des Comités populaires de solidarité, d’entraide dans les syndicats, dans les usines, les villes, les villages. La paix rétablie, ce leader politique de tout premier plan, déserteur réfugié en Union soviétique et gracié en 1944, deviendra un des ministres communistes au sein du gouvernement d’union du général de Gaulle qui, à la Libération, mettra en œuvre le programme du Conseil national de la Résistance. C’est lui qui est à l’origine du statut général des fonctionnaires toujours d’actualité.

Le 17 avril 1936, Maurice Thorez prononçait un discours Pour une France libre, forte et heureuse : « Peuple de France, un vent de détresse souffle sur notre beau pays. Depuis cinq années déjà, la crise économique sévit dans l’industrie, l’agriculture, le commerce et les finances publiques et privées. […] Mais les usines ferment leurs portes, les machines tournent au ralenti. Les ateliers se vident. La classe ouvrière est condamnée au chômage et le peuple connaît la misère. C’est que les richesses, fruit du travail accumulé de nombreuses générations sont devenues la propriété d’une minorité parasite qui les exploite à son seul profit. […] Oui, les responsables de la crise et des souffrances qu’elle provoque, sont ces « 200 familles qui dominent l’économie et la politique » de la France… »

Ces mots d’une intense profondeur, résonnent de la même manière, hier comme aujourd’hui. Insidieusement, de crises en plans d’austérité, la France se retrouve confrontée à une situation qui dérive et s’aggrave. Ce climat délétère est propice aux idées réactionnaires qui se développent et s’amplifient. La voie est ainsi libre, grande ouverte au populisme, aux promesses démagogiques et aux idées nauséabondes d’où qu’elles viennent.  Nous sommes face à une politique en déliquescence, une société en perte de valeurs et des acquis durement remis en cause. Les analogies sont nombreuses entre la France d’aujourd’hui et cette sinistre histoire contre laquelle Maurice Thorez a lutté toute sa vie durant. Résister au présent, ici et maintenant, résister partout où il le faut, pour que l’Histoire ne se répète pas. Du combat actuel entre les forces progressistes et les forces réactionnaires, dépendra l’avenir de notre pays.

Louis Aragon écrivait « Cette politique nationale qui continue contre la Marschallisation de la France, contre la soumission aux industriels d’Amérique, contre le pacte Atlantique qui prépare de nouveau la guerre, c’est cette politique de paix, de lutte pour la paix qui fait la politique de Maurice Thorez. »

 

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