Retrouvez l’intervention de Michèle Picard en hommage à son ancien Adjoint et ami, Henri Thivillier.
La disparition, brutale, d’Henri, résonne encore. C’est celle d’un ami, d’un camarade, d’un formateur. C’est aussi la disparition d’un homme engagé, au service de Vénissieux et de ses habitants.
Lui qui était architecte-urbaniste de profession a contribué à l’histoire de Vénissieux, aux côtés d’André Gerin puis à mes côtés, par son poste d’Adjoint à l’urbanisme de 1995 à 2014. A cette délégation se sont ajoutées, au fil des années et des différents mandats, celles de l’aménagement du territoire, du logement, de la politique de la ville, de l’économie. Sur chacun de ces sujets, il savait y poser son regard, son expertise. Mais aussi sa vision de ce que la Ville doit apporter à l’humain.
Son travail a ainsi participé à produire Vénissieux telle que nous la connaissons aujourd’hui. Il s’est impliqué dans le projet urbain Vénissieux 2030, l’implantation du MATMUT Stadium pour le LOU Rugby, la révision du PLU-H, la mise en place de la ZAC Vénissy, les débuts du projet Puisoz Grand-Parilly… Je citerais aussi la transformation l’Institut Bioforce. Ou encore la Maison des fêtes et des familles où nous nous trouvons, qui porte aussi son empreinte.
Jamais il n’a transigé avec ses idéaux : vivre ensemble, lutte contre les inégalités, écologie urbaine. Communiste, il savait l’importance de lutter pour obtenir des avancées et a toujours porté attention aux besoins sociaux, à ce qui tisse le vivre ensemble dans les villes populaires.
Son mandat de conseiller communautaire, de 1995 à 2014, s’inscrivait dans la continuité. Il a défendu Vénissieux, son identité, son potentiel et ses enjeux au sein de la Communauté urbaine de Lyon. Tout le travail qu’il menait, il le consacrait au bien commun, à la Communauté urbaine comme à la Ville.
Profond républicain, Henri menait aussi une lutte constante contre le Front national et ses idées nauséabondes. Comme beaucoup d’autres, il ne pouvait qu’être attristé de la force acquise par cet extrémisme qu’il combattait. Cet hommage est aussi l’occasion de rappeler que nous continuerons la lutte sans relâche, sans concessions, comme je sais qu’il aurait voulu le faire, d’autant plus depuis les dernières élections législatives.
Il était de ceux qui savaient animer une équipe, provoquer le dynamisme et la détermination de lutter pour changer les choses. En tant que Maire, ce fut une chance de travailler avec un esprit comme le sien, vif, rigoureux, mais aussi pédagogue, solidaire, profondément humaniste.
Durant dix-neuf années, il a travaillé sans relâche, et m’as aussi, personnellement beaucoup apporté. Quand je suis devenue Maire, j’ai pu compter sur une équipe expérimentée dont Henri faisait partie. Il était déjà élu de longue date, et je savais pouvoir compter sur lui. Nous avons travaillé ensemble sur des projets, certains qu’il a vu finalisés, d’autres dont il avait suivi et animé les débuts. Il était exigeant, envers les autres comme envers lui-même. Il était aussi déterminé, parce que la lutte politique le requiert, parce que le bien commun se construit, doit s’arracher parfois.
Même s’il avait quitté ses fonctions d’élu en 2014, son engagement citoyen s’est poursuivi et n’a pas faibli. Notamment au sein du conseil de quartier Centre dans lequel il était délégué. Ou encore au CERTA ou à l’espace Pandora. A l’annonce de sa disparition, j’ai vu l’émotion de ceux qui l’ont connu, côtoyé, qui ont pu travailler à ses côtés, en particulier dans notre maison commune, la mairie. Tous ont apprécié son authenticité, sa profonde connaissance de Vénissieux, son humilité, ses humanités.
Sans oublier cette malice pétillante, cette joie de vivre, ce refus de la résignation qui émanaient de son regard.
Ici à Vénissieux comme sur les terres de Haute-Loire où il s’est passionné pour la rénovation et l’aménagement de sa maison, l’émotion collective ressentie a les traits de caractère de sa personnalité : elle est sincère et profonde.
Animé par l’engagement, serviteur de Vénissieux, son empreinte s’ajoute à toutes celles qui ont marqué la Ville, à laquelle il a donné tant de passion et de conviction. Son engagement politique, ses luttes, continueront de nous guider. Celles pour la vie digne, pour des services publics de proximité, pour l’intérêt général.
Je tiens à adresser une nouvelle fois tout mon soutien à sa famille, à ses proches, à toutes celles et ceux qui lui ont porté de l’affection.
Je vous remercie.