Guerre de 1914-1918 – A Vénissieux, le tocsin sonnera 100 ans après

Il y a 100 ans, la France entre en guerre. Le 1er août 1914, des volées de cloches annonciatrices d’un conflit mondial qui fera plus de 20 millions de victimes militaires et civiles, résonnent, partout en France. Elles marquent la déclaration de guerre et la mobilisation générale.

Il y a 100 ans, la France entre en guerre. Le 1er août 1914, des volées de cloches annonciatrices d’un conflit mondial qui fera plus de 20 millions de victimes militaires et civiles, résonnent, partout en France. Elles marquent la déclaration de guerre et la mobilisation générale. Quand beaucoup la croient encore improbable alors que d’autres dénoncent le péril à venir, la guerre survient. Jean Jaurès vient d’être assassiné : on a fait taire le pacifiste.

Dans les villes et les campagnes, les hommes en partance pour le front avancent avec résolution, sans enthousiasme laissant derrière eux femmes et enfants. Ce conflit qui ne devait pas durer, va s’enliser durablement dans les tranchées. Ces années de tourmente, ils les ont vécues dans l’immobilité, le froid et la boue. Ceux qui n’auront pas été pulvérisés reviendront épuisés et transformés à jamais. Tout au long de leur vie, ils porteront les stigmates de cette horreur, dans leur chair et sur leur visage. Comment des soldats ont-ils pu pousser aussi loin les limites humaines et supporter cet enfer ?

Quatre ans plus tard, 1 300 000 poilus manquent à l’appel, 10 % de la population masculine de la France. Ils sont tombés sur les champs de batailles de la Marne, de la Somme, de Verdun, du Chemin des dames ou bien sont morts de maladie, d’épidémies, la peau et les poumons brûlés par les gaz moutarde, décimés par la faim et le froid.

A Vénissieux, 164 hommes ne sont pas revenus. Comme leurs congénères, ils ont servi de chair à canon, ils ont été sacrifiés.

Il y a également cette histoire douloureuse des fusillés pour l’exemple qui résonne encore dans nos mémoires. Ils étaient 600 à 650 soldats condamnés par le conseil de guerre pour désertion, mutinerie ou refus d’obéissance. C’est au terme d’un long combat auquel la ville de Vénissieux s’est pleinement associé, que le Soldat Chapelant, symbole des « Fusillés pour l’exemple », a été réhabilité en 2012. En cette année de commémoration du centenaire de la Grande Guerre, il serait plus que temps de réhabiliter collectivement tous ces hommes, victimes d’un système qui les a broyés.

Je voudrais aussi rappeler qu’en 1914, les femmes, par leur travail et par leur engagement et leur courage, apportèrent une contribution essentielle à l’économie du pays remplaçant les hommes aux champs et dans les usines.

Les derniers témoins de cette guerre, née d’un nationalisme exacerbé et de rivalités impérialistes, ne sont plus là pour nous rappeler l’atrocité des combats. Ils se sont battus dans d’horribles conditions pour retrouver la liberté et le souffle républicain. Le travail de mémoire qui nous incombe est d’autant plus fort en ces temps de crises où le capitalisme financier écrase l’humanité. C’est à nous, désormais, de porter la parole de ces hommes, d’être les garants de la transmission, les gardiens de la tolérance et de la liberté auprès des jeunes générations.

 

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