Intervention de Michèle PICARD sur le rapport N°1 « CADRE DE VIE – Instauration d’une tarification pour l’enlèvement et le nettoyage des dépôts sauvages. »
Il y a la sensibilisation, la prévention et la sanction. Les dépôts sauvages provoquent des dégradations importantes, nuisent à la qualité de vie des Vénissians, déteriorent le cadre de vie et coûtent à la collectivité. Ils créent aussi ce sentiment d’impunité de leurs auteurs, d’indifférence totale au quotidien des résidents et, passez-moi l’expression, de je m’en foutisme absolu. Disons-le clairement, c’est une plaie, dont les villes ont beaucoup de mal à se débarrasser. Ce sujet de préoccupation, nous en discutons dans les assemblées générales des conseils de quartier, et surtout, nous y travaillons dans la commission de prévention des incivilités.
Je le rappelle, 3 groupes de travail ont été mis en place sur des thématiques précises : les comportements individuels (déjections, crachats, dégradations, jets de papiers…) ; les incivilités routières, les ordures ménagères et déchets (dépôts sauvages). Cela fait partie de nos objectifs politiques pour « Renforcer et préserver la tranquillité publique ».
Nous avons ainsi triplé notre brigade d’ASVP, signé une convention avec la justice notamment pour mettre en place une politique pénale de proximité relative aux incivilités. Cette convention nous permet des sanctions plus rapides et plus efficaces. La délibération de ce soir instaure une tarification pour l’enlèvement et le nettoyage des dépôts sauvages. Nous passons d’une procédure pénale peu visible à une procédure administrative entièrement gérée par la ville, tout en gardant le recours au pénal le cas échéant. Les services constatent un dépôt, identifient le responsable grâce à nos systèmes de vidéoprotection et le maire peut ordonner le paiement d’une amende maximale égale à 15 000€ et mettre en demeure l’auteur du délit d’effectuer les opérations nécessaires au respect de la réglementation. La délibération présente les différents montants des infractions calculés selon le prix du traitement au m3. Quelques villes viennent d’adopter ce nouveau dispositif et une baisse des dépôts sauvages y aurait été enregistrée. C’est la voie que notre ville entend suivre.
En matière d’incivilités, il faut une prise de conscience collective. La sanction a lieu d’être le cas échéant, mais la politique du tout-sanction montre aussi ses limites. Je crois judicieux d’agir aussi sur le long terme en garantissant l’équilibre entre éducation-prévention-sanction. Les dispositifs que nous mettons en place avec nos partenaires doivent sensibiliser chaque Vénissian, nous responsabiliser collectivement dans nos attitudes et comportements quotidiens.
On ne mettra jamais un agent ou un policier derrière chaque piéton, usager ou conducteur, ce n’est ni une solution ni une politique, c’est donc à chacun de nous de respecter l’espace public, de respecter l’autre, de respecter le cadre de vie des Vénissians. La consultation citoyenne Mieux vivre en tranquillité à Vénissieux que nous venons de lancer s’inscrit dans cet objectif d’associer la population à la question de la tranquillité publique, d’en faire un acteur de la future stratégie territoriale de sécurité et de prévention 2023-2026.
Nous savons que le droit à la tranquillité en conditionne de nombreux autres : le droit de se déplacer en toute liberté, sans crainte, le droit de vivre au calme dans son logement, le droit de bénéficier d’un cadre de vie propre et agréable pour tous les Vénissians. C’est un combat du quotidien, un combat difficile, qui dépend d’une présence permanente sur le terrain et de nos capacités à nous adapter à de nouvelles problématiques. Dans ce cadre-là, l’habitant a un rôle déterminant à jouer.
Je vous remercie.