Intervention de Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, sur le rapport n°18 : « SANTE HYGIENE PUBLIQUE – Signature d’une convention avec la Fondation ARHM et Unis-Cité Auvergne Rhône-Alpes pour une action commune avec les Ambassadeurs Santé Mentale de Lyon. »
Cette convention avec l’ARHM et Unis-Cité est une forme de réponse à l’opposition.
Cette dernière ne veut pas voir les personnes en difficultés, en situation de précarité ou de détresse. Elle préfère l’exclusion à l’inclusion, éloigner ce qu’elle n’a pas envie de regarder. Ce n’est pas ainsi que fonctionne le contrat social en France. Ce sont les politiques publiques, mais aussi la loi, qui fixent les différents objectifs de diversité, d’inclusion. Dans tous les domaines de notre société comme dans nos espaces publics.
L’inclusion n’est pas une lubie passagère, c’est un objectif et une avancée sociale auxquels nos sociétés sont tenues, et auxquels notre majorité tient. Elle y travaille et ne cédera rien sur ce terrain, ni au discours réactionnaire, ni à l’instrumentalisation de la peur et des rejets, car il s’agit ni plus ni moins de lutter contre les discriminations sous toutes ses formes.
La réalité des choses, oui, c’est que la précarité, la pauvreté, les personnes en détresse psychologique, toutes générations confondues, connaissent une très forte augmentation dans les villes populaires notamment. Tous les maires alertent les pouvoirs publics et l’Etat à ce sujet.
Parmi cette population de plus en plus fragile et de plus en plus exposée aux crises et à la relégation sociale, les jeunes sont concernés au premier plan. Les difficultés s’accumulaient (accès à un logement, à un petit boulot, à la santé) avant le covid. La crise sanitaire et les périodes de confinement les ont amplifiées.
J’ai souvent tiré la sonnette d’alarme auprès des acteurs de la santé à ce sujet. Et n’ai pas oublié les premières enquêtes et résultats post-covid.
Au total, 42% des 18-30 ans estimaient que les difficultés rencontrées en 2021 avaient été liées à la crise sanitaire. Les jeunes mettaient en avant les difficultés d’ordre psychologique, devant les difficultés socio-économiques (perte d’argent ou de logement). Les sentiments d’isolement et d’un marché du travail inaccessible pèsent sur le moral et l’équilibre psychologique des jeunes. La démotivation, l’abattement et une forme d’impuissance sont là, manifestes chez beaucoup d’entre eux. Et la détresse n’est jamais loin. D’autant plus que dans notre imaginaire collectif, les dépressions et déprimes sont toujours réservées à l’autre, pas à soi.
Cette convention passée avec la fondation ARHM et Unis-Cité Auvergne Rhône-Alpes intervient au bon moment. Ce projet pilote est mené par la ville et a été développé dans le cadre du groupe Santé Mentale des jeunes du Contrat Local de Santé de Vénissieux et du Conseil Local de Santé Mentale de Saint-Fons et Vénissieux. Un groupe de travail s’est constitué avec les collèges Louis Aragon, Paul Eluard, Honoré de Balzac, du Lycée Jacques Brel, du BIJ, de la fondation ARHM, d’Unis-Cité et de l’Unité Educative en Milieu Ouvert.
Il s’agit justement, et à rebrousse-poil des discours rétrogrades de l’opposition, de lutter contre la stigmatisation de la santé mentale. Et ce, en faisant connaître les ressources en santé mentale.
Avec les Ambassadeurs Santé Mentale de Lyon, par des temps entre jeunes, les objectifs définis seront de rendre les 15-25 ans acteurs de leur santé mentale, de les sensibiliser et de les encourager dans le développement d’actions autour de la santé mentale. Notre ville coordonnera le projet en formalisant notamment un partenariat avec le lycée Jacques Brel.
Je note pour finir que cette convention s’inscrit dans la continuité de tout le travail réalisé depuis des années dans notre ville. Il y a une logique à l’œuvre. Depuis nos ateliers santé ville, notre forum de prévention des addictions, puis notre Forum santé. Et tout le travail de prévention à l’égard des jeunes dans nos collèges, EPJ, lycées.
Cet ensemble d’actions et de projets s’est concrétisé dans la signature en 2022 de notre Contrat Local de Santé de Vénissieux avec nos partenaires l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, l’Etat, la Métropole de Lyon, l’ARHM. N’en déplaise à l’opposition, la santé et la santé mentale sont des sujets prioritaires dans nos villes, et dans la nôtre en particulier, inclusive, solidaire et digne.
Je vous remercie.