Intervention de Michèle Picard sur le rapport n°42 « Ressources humaines – Renouvellement de l’adhésion au dispositif CDG69 de signalement des actes de violence, de discrimination, de harcèlement et d’agissements sexistes dans la fonction publique. »
Les actes de violence, de discrimination, de harcèlement et d’agissements sexistes, personne n’est en mesure de les faire disparaître du jour au lendemain. Il n’y pas de solution miracle, mais une prise de conscience, une parole libérée, qui marquent le début du chemin. L’affaire Weinstein a été un détonateur dans un milieu bien précis et circonscrit, le cinéma, la fin d’une omerta qui s’est depuis étendue à d’autres milieux.
Aujourd’hui, la force de Gisèle Pelicot dans l’affaire des viols de Mazan, qui a tenu à ce que le procès soit public et non à huis clos, doit marquer un tournant sur la question des violences sexuelles. Peut-être que ce procès constituera une nouvelle étape pour faire évoluer la société, déconstruire les préjugés autour du viol et des agissements sexistes et modifier en profondeur les rapports entre les hommes et les femmes. C’est ce que lègue Gisèle Pelicot à notre société, « que la honte change de camp » comme elle l’a dit, et c’est à nous de donner une suite au courage de toutes celles qui dénoncent l’abject et la soumission. Espérons qu’il y ait un avant et un après.
Un travail constant et résolu
Je l’ai dit en début d’intervention, c’est un travail de longue haleine qui a commencé. Car il y a les préjugés, les idées préconçues, que chacun porte en soi, fruits d’une éducation, de l’influence de son proche environnement, de la manifestation d’un esprit grégaire pour appartenir et s’identifier à un groupe. Cet ensemble, souvent inconscient, est à l’origine des discriminations, des rejets, des harcèlements sexistes. On touche là au domaine de la représentation, de l’amalgame, et il est difficile d’en changer la focale.
En 2021, notre ville a fait le choix d’adhérer au dispositif du Centre de Gestion du Rhône et de la Métropole de Lyon, qui vient en complément des procédures d’accompagnement assurées en interne par notre direction des ressources humaines. Les discriminations et agissements sexistes ne sont pas l’exclusivité de la sphère privée, mais beaucoup plus nombreux qu’on ne le pense dans le milieu professionnel, privé ou public. Signaler les harcèlements, accompagner les victimes, sanctionner les auteurs, voilà les outils que met à disposition cette convention d’adhésion passée avec le CDG 69. Dans la fonction publique comme ailleurs, certains comportements ne sont pas acceptables, il faut les dénoncer et agir pour qu’ils ne se répètent pas.
Combattre toutes les formes de discrimination
En tant que vice-présidente à la Lutte contre les discriminations et à l’égalité femmes/hommes à la Métropole, nous avançons et nous nous battons, à travers des campagnes de sensibilisation et de nouveaux dispositifs, pour vivre dans une agglomération plus inclusive, plus ouverte à la différence. Notre champ d’actions est large car il n’y pas une discrimination, mais des discriminations, qui peuvent être liées au genre, à l’origine, au handicap, etc. Il existe 26 critères différents, ce qui donne une idée des avancées à accomplir, collectivement et politiquement. Même si chacun aimerait que ça aille plus vite, il est faux de penser que notre société reste immobile, non, les lignes bougent, les choses évoluent, et ce qui était permis ou passé sous silence hier ne l’est déjà plus aujourd’hui.
Il faut continuer et renforcer ce travail. Dans nos collèges, dans nos EPJ, dans les associations vénissianes et par le biais de notre culture populaire et de proximité, que nous défendons bec et ongles, notre ville sensibilise les plus jeunes à ces questions de représentation des rapports filles-garçons et à toute forme de discriminations. C’est là, auprès de ces générations, que tout commence.
Je vous remercie.
