CONSEIL MUNICIPAL – Pré fabrique Opéra

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD sur le rapport N°11  » Pré fabrique Opéra : protocole d’accord transactionnel » lors de la séance publique du conseil municipal le 16 décembre 2014.

Le projet de la pré fabrique opéra n’est pas mort, il est au point mort. Sans jouer sur les mots, je ne l’enterre pas de facto, même si le retrait du financement de la ville de Lyon lui porte un net coup d’arrêt.

Je ne l’enterre pas car ça reste un projet d’équipement d’agglomération structurant, dans le cadre de la rénovation des Minguettes, mais aussi dans l’établissement de passerelles, entre les jeunes du nouveau lycée Jacques-Brel et les métiers de la création, entre Lyon et Vénissieux.

Ma nature n’est pas d’abdiquer au premier obstacle venu. Y renoncer brutalement, ce serait faire une croix sur l’utilité reconnue de la pré fabrique, faire une croix sur le travail déjà mené, et faire une croix sur le soutien de l’État qui, à travers les déclarations du préfet du Rhône Jean-François Carenco, a toujours affiché sa volonté d’appuyer la réalisation de ce projet, depuis deux ans.

Par ailleurs, le désengagement du Grand Lyon, dont la rumeur circule, ne m’a pas été confirmé officiellement mais il est évident que le projet ne peut pas se faire sans la ville de Lyon, puisqu’il s’agit là de son propre opéra, partenaire fidèle, avec lequel nous travaillons de façon très fructueuse depuis des années.

Ce retrait pose également une vraie question de méthode, unilatérale et quelque peu cavalière. Pour mémoire, je rappelle que Vénissieux n’était pas à l’origine du projet, mais qu’elle a répondu favorablement, et s’est associée aux partenaires qui l’avaient sollicitée en amont, car la pré fabrique a été et reste un beau projet d’intérêt général. C’est par courrier de son adjoint à la Culture, en juin dernier, que nous avons été informés du soudain désengagement de Lyon. Au vu de l’avancée du projet, de l’obtention de la DDU et des frais que la ville a consentis pour le lancement de la procédure de conception réalisation, le minimum aurait été d’organiser une réunion entre les partenaires impliqués. Sans parler du travail mené avec l’État, avec la direction départementale des territoires, quasiment réduit à néant. C’est ce que je demandais dans mes courriers adressés cet été à Gérard Collomb, courrier sans réponse ! En septembre, je suis intervenue au Grand Lyon pour connaître la position communautaire. Réponse évasive, repoussée à l’élaboration du budget 2015.

Cette politique du fait accompli, sans aucune concertation, ne laisse rien présager de bon, dans le cadre des relations qui vont voir le jour au sein de la nouvelle Métropole. Je serai à ce sujet très attentive sur les prochains grands projets d’agglo, car l’austérité imposée par le gouvernement aux collectivités territoriales ne doit pas créer un nouveau déséquilibre entre les villes-périphéries, impactées d’emblée et sans ménagement, et la ville-centre.

Avec la pré fabrique, nous avons sous les yeux un premier exemple, en forme de gâchis à ce jour, des politiques d’austérité décrétées sans discernement, et contre-productives à plus d’un titre.

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