Intervention de Michèle PICARD sur le rapport n°8, «SANTE ET HYGIÈNE PUBLIQUES. Convention d’objectifs relative au Point Accueil Ecoute Jeunes. Autorisation à signer. Année 2022.»
Ne nous cachons pas la vérité : les jeunes ont été frappés de plein fouet par la crise sanitaire. Tout le monde doit se sentir concerné. L’Etat, les collectivités, les parents, les acteurs de terrain, dans l’éducation, l’insertion, la formation. Le mot d’ordre est simple : écoutons ce que nous disent les 15-25 ans, accompagnons-les, ouvrons-leur des horizons, des possibles, car la période qu’ils traversent n’est pas facile.
Imaginez les murs qui se présentent à eux en termes d’accès à la santé, à un logement, à un stage, à un parcours universitaire, à un premier emploi, à des petits boulots pour assurer le quotidien.
La pandémie est passée par là, et elle laisse des traces profondes chez les jeunes. Psychologiques déjà, ce que les premières études démontrent avec un doublement des syndromes dépressifs chez les 15-24 ans, 10% en 2019 contre 20% en 2020. C’est une donnée qu’il ne faut pas négliger dans nos réflexions, certains préconisent un soutien à la parentalité ou à la création des maisons des adolescents dans chaque département.
Mais le tribut le plus lourd concerne la précarité financière, et alimentaire, la recherche d’emploi ou encore l’accès au logement. A la détresse mentale s’est ajoutée la peur des lendemains, même chez les étudiants salariés.
Dans son étude en 2021, la Fage, fédération des associations générales étudiantes, 43% des jeunes sondés ont vu leur projet d’orientation modifié ou arrêté, contre 29% lors du premier confinement, en raison de la crise sanitaire. Et la confiance s’effrite : 86% des jeunes se disent inquiets de leur avenir.
L’heure n’est pas seulement à l’inquiétude et à la vigilance, elle est à l’action et à l’accompagnement.
Je rappelle les objectifs de la convention de ce soir relative au Point d’Accueil Ecoute Jeunes. Il s’agit de :
- prévenir les conduites à risque des adolescents sur le territoire Sud-Est Lyonnais dont Vénissieux fait partie,
- garantir un accueil individuel ou collectif dans un espace adapté,
- apporter le soutien, l’information auprès des familles d’adolescents en difficulté,
- organiser des actions de prévention de santé globale auprès des jeunes,
- soutenir les professionnels dans l’orientation et l’accompagnement des jeunes vers le PAEJ.
- contribuer à la dynamique des professionnels des villes s’agissant de l’accès au PAEJ afin de faciliter les orientations entre les structures.
Il faut inscrire ce dispositif dans l’ensemble beaucoup plus large de nos politiques de proximité à l’égard des jeunes vénissians. EPJ, BIJ, mais aussi Cité Educative, Cité de l’Emploi, Journée des Métiers, création d’un poste de conseiller en insertion professionnelle au sein des services de la ville, « un stage pour chaque collégien », Forum de prévention des addictions, Ateliers Santé Ville, etc. Et la liste n’est pas exhaustive.
Les dynamiques sont là et les potentialités de nos territoires indéniables. Que nous manque-t-il ? Un signal fort de l’Etat, un plan national, ambitieux, à l’égard des quartiers prioritaires de la politique de la ville et d’une jeunesse qui en a bien besoin. C’est ce signal que nous demandons et que nous attendons tous.
Je vous remercie.
