Intervention de Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, sur le rapport n°1 : « FINANCES LOCALES – Approbation du Compte financier unique pour l’exercice 2024. Budget principal et budget annexe. »
Garder les épaules solides. Être en mesure d’anticiper les crises. Répondre à l’urgence sociale des Vénissians. Et enfin augmenter nos capacités d’investissement.
Alors que les crises n’ont pas cessé de s’enchaîner depuis le début du mandat, notre budget 2024 nous a permis de tenir le cap et de remplir nos objectifs. Ce que vient confirmer le compte financier unique (CFU) présenté ce soir.
J’ouvre une courte parenthèse technique : le compte financier unique se substitue au classique compte administratif et au compte de gestion. Par transparence et qualité de ses comptes publics, notre ville a choisi d’adopter le CFU dès les comptes 2024 alors que la loi de finances l’impose aux collectivités au plus tard en 2026. Mais ce qui importe aux Vénissians, c’est de savoir que nos finances sont saines, solides, et qu’elles continuent de jouer leur rôle d’amortisseur social. Je le dis sans gloire aucune : toutes les collectivités n’ont pas pu traverser les crises à répétition que nous avons connues sans mettre à contribution leurs habitants.
Pour desserrer l’étau, certaines ont augmenté fortement leurs taxes foncières. D’autres ont fait le choix d’externaliser des missions de service public. De sabrer les budgets de la culture notamment. Ou de multiplier par deux ou trois les prix de la restauration collective. Notre ville n’a donc procédé à aucune ponction de la sorte. Au contraire, elle a choisi de venir en soutien des habitants, déjà gravement pénalisés dans leur vie quotidienne et leurs mobilités par la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie.
Comme depuis le début de notre mandat, notre rôle d’amortisseur social a été prioritaire en 2025.
Nous avons donc décidé de poursuivre le gel des taux de la fiscalité directe locale, inchangés depuis 2016. Nous avons maintenu par ailleurs l’enveloppe des subventions aux associations, qui a été revalorisée en 2024, à hauteur de 4,68 millions d’€. Enfin, les tarifs municipaux impactant le plus grand nombre de familles (enfance et restauration scolaire) ont été à nouveau gelés en 2025. Ces mesures de solidarité et d’urgence sociale ont été réalisées dans un contexte très compliqué pour les collectivités locales qui ont dû faire face à une augmentation sans précédent des charges d’énergie (+15,5% pour Vénissieux) et à une perte du dynamisme de la taxe additionnelle des droits de mutation liée à la crise immobilière.
Nos objectifs ont été tenus sur plusieurs tableaux. Le premier est d’avoir maintenu à un niveau fort notre capacité d’autofinancement à 16,1 millions d’euros. Et un encours de la dette ne représentant que 333€ par habitant. Par rapport aux villes de même strate, cet encours est extrêmement faible.
Et c’est là le signe fort que nous n’hypothéquons pas l’avenir de notre ville mais au contraire le consolidons pour les prochaines années.
Et puis bien sûr, les engagements de notre majorité à l’égard de tous les Vénissians ont tous été réalisés ou sont en cours de réalisation.
Nous avions annoncé une augmentation de nos dépenses d’investissement sur l’ensemble du mandat, à hauteur de 124 millions d’euros sur la période 2020-2026. Plus de 21 millions d’euros y ont été consacrés sur la seule année 2024. En 2025, notre ville va aussi réaliser des niveaux de dépenses d’équipement sans précédent, pour près de 28 millions d’euros.
Dans le contexte que j’ai rappelé, malgré un calendrier chamboulé et des chantiers à l’arrêt ou reportés pendant la crise sanitaire, notre capacité d’investissement a suivi à la lettre les engagements pour lesquels les Vénissians nous ont élus. Je rappelle les projets que nos investissements ont alimentés en 2024 :
- Les extensions du groupe scolaire Jules Guesde et Ernest Renan.
- La reconstruction de la crèche Graine d’Eugénie et le centre social Roger Vailland
- La construction de l’équipement à usage polyvalent Annie Steiner.
- Les premières études et phases de la construction de notre prochaine Maison des Mémoires Olga Bancic
- La construction du centre aquatique Auguste Delaune
- La création d’espaces de fraîcheur dans l’espace public
- Et le passage 100% Led de notre éclairage public d’ici fin 2027.
Cette liste de réalisation contient et exprime toutes les priorités de notre équipe municipale : servir l’intérêt général. Mais aussi défendre les services publics de proximité qui se déploient auprès de toutes les générations de Vénissians. Et les deux crises majeures que nous avons affrontées depuis le début du mandat ont montré et montrent à quel point ils sont utiles et indispensables.
Je voudrais finir sur un point dont on ne parle pas assez aujourd’hui.
70% de la commande publique provient des collectivités territoriales. Nous jouons donc un rôle majeur avec ces finances pour l’emploi, l’activité du BTP, des PME et TPE. Un rôle majeur et un rôle moteur, alors que les plans sociaux se multiplient partout en France.
Lors du dernier trimestre 2024, 157 plans de sauvegarde de l’emploi ont été déposés représentant 11 300 suppressions d’emploi. Sur un an, le nombre de plans a explosé de 38,9%. Et les effectifs risquant de perdre leur emploi de 23,7%. Dans la construction, l’automobile, l’hébergement et la restauration, de nombreuses entreprises sont balayées par la crise. Et les deux régions les plus touchées sont l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes.
C’est une piqûre de rappel que j’adresse au gouvernement et aux pouvoirs publics. Ce n’est pas en contraignant et comprimant les finances des communes que nous parviendrons à enrayer une hémorragie sans précédent d’emplois, d’activités et de savoir-faire. L’Etat a reconnu lors de la crise sanitaire le rôle primordial joué par les communes. Il conviendrait qu’il s’en rende compte également au sujet du dynamisme et des activités économiques de nos territoires.
Je vous remercie.