Conseil municipal : École de musique

… »L’heure n’est pas à l’hésitation, l’heure est à la solidarité, avec les artistes, avec les intermittents, avec nos équipements, avec les enseignants, avec les élèves et leurs familles. »…

Le monde de la culture et de la création est au bord du précipice. Du fait de la crise sanitaire bien sûr, mais aussi par la propagation de ce discours démagogique que l’on entend depuis des années, comme quoi le livre, la scène, la fiction, le spectacle vivant, ne seraient pas de première nécessité. Au contraire, jamais nous n’avons eu autant besoin de la culture, pour vivre sous cette chape de plomb, pour partager et donner corps à nos émotions, pour imaginer de meilleurs lendemains, pour souffler, respirer, rêver un autre monde. Et à ceux qui ne raisonnent que par le chiffre et le profit, je rappelle que la culture fait vivre 1,3 million de personnes, dont 600 000 emplois directs, et on estime que la production culturelle dans notre pays, représente à peu près 3% du Produit intérieur brut.

Si certains secteurs s’en sortent mieux que d’autres, le péril en la matière serait de les segmenter, de les opposer. Je préfère parler d’un ensemble, celui de la création, et de la culture de proximité, d’épanouissement, la culture populaire que notre ville porte et incarne.

L’heure n’est pas à l’hésitation, l’heure est à la solidarité, avec les artistes, avec les intermittents, avec nos équipements, avec les enseignants, avec les élèves et leurs familles.

Après l’annulation de notre festival Fêtes escales, notre ville a décidé de prendre en charge les contrats d’artistes qui devaient s’y produire, à hauteur de 41 000€. Sans oublier les aides et subventions que nous avons attribuées aux associations, pour un montant global de 300 000€.

Aujourd’hui, nous tenons à dédommager les usagers de l’Ecole de Musique, en fonction de leurs situations, et de leurs inscriptions initiales aux différents cours. L’activité de notre équipement a été fortement impactée par la crise sanitaire. Depuis le 16 octobre, les adultes ne sont plus autorisés à fréquenter les cours. De même, pendant le deuxième confinement, aucun élève n’a eu accès à l’équipement. Avec les couvre-feux, les plages horaires ont été restreintes. Notre Ecole de Musique a fait preuve de réactivité, je les en félicite bien sûr, en assurant un suivi pédagogique à distance, et en mettant en place des cours d’instrument, par visio-conférence, même si rien ne remplace la présence physique pour les jeunes publics, pour le travail d’orchestration, etc.

Au final, comme dans tous les établissements de musique en France, notre école a déjà perdu une centaine d’élèves. Ma première réaction est de dire : une fois la pandémie derrière nous, il nous faudra ramener ces jeunes et enfants, vers la musique. Mais aujourd’hui, l’heure de la solidarité passe par le dédommagement, et l’exonération tarifaire de nos élèves. Et par une vigilance de tous les instants, lorsque le monde de la culture, fragilisé, voire sinistré,  parviendra comme l’ensemble de notre société, à sortir de cette crise sanitaire.

Je vous remercie.

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