Retrouvez l’intervention de Michèle Picard sur le rapport n°7 « CADRE DE VIE – Avis de la Ville en réponse à la sollicitation de SYTRAL Mobilités dans le cadre du projet de Plan de Mobilité des territoires lyonnais. »
Quand on parle de mobilité actuellement, on pense tout de suite à la ZFE et à l’interdiction de circulation des Crit’Air 3. Je me suis longuement exprimée à ce sujet, pas plus tard qu’au dernier conseil de la Métropole lundi dernier. Vous connaissez ma position et celle du Groupe Communiste et Républicain Métropolitain : il faut desserrer le calendrier de la ZFE et renforcer l’accompagnement des habitants.
Les Vénissians et les habitants des quartiers populaires ne sont pas opposés à une meilleure qualité de l’air, bien au contraire, mais pour beaucoup d’entre eux, ils n’ont tout simplement pas les moyens financiers de changer de véhicule. Avec l’inflation, ils font face à des dépenses de la vie courante très élevées, qui mobilisent la totalité des budgets des familles. Par ailleurs, la suppression de la prime à conversion en 2025 annoncée par le gouvernement, de même que les coupes drastiques dans les fonds verts, entrent en totale contradiction avec les efforts demandés aux français et aux collectivités locales pour réussir la transition écologique.
Pour clore le sujet, j’ai adressé un courrier au Ministre de l’Économie pour lui demander de suspendre cette loi ZFE afin de permettre sa réécriture.
Mais le Plan de Mobilité des Territoires Lyonnais du Sytral présenté ce soir ne se résume pas à la seule ZFE. Comme dans toute projection, ici à l’horizon 2040, il y a des avancées notables et positives et des axes que notre ville aimerait améliorer et renforcer. Positif, le développement des modes de déplacements durables sur la ville, à l’exemple de la ligne T10, qui reliera la gare de Vénissieux à Gerland et améliorera indéniablement la liaison entre Vénissieux et Lyon.
Il en est de même pour les projets de tramway T8 et de bus à haut niveau de service qui fluidifieront les déplacements dans l’Est lyonnais. La création de lignes de Cars à Haut Niveau de Service entre Vénissieux et Chaponnay et Givors et notre ville positionnera la gare de Vénissieux comme un véritable pôle d’échanges multimodal, à condition, j’y reviendrai, de créer plus au sud un pôle de regroupement de véhicules à rayonnement régional.
La ville de Vénisssieux formule néanmoins de nombreuses demandes pour améliorer ce plan de mobilité.
La plus évidente est le manque d’ambitions de développement des transports en commun : sa part modale de 15% en 2006 ne passe qu’à 25% en 2040. Ce n’est pas assez, très clairement ! Victime de son succès, souvent saturée, la ligne T4 fait l’objet de nombreuses demandes de la part des Vénissians et des usagers, en faveur d’une augmentation de la fréquence de passage. Notre ville a porté cette requête légitime auprès du Sytral, qui a été à l’écoute. On espère une réponse positive sur ce point, qui permettrait une desserte plus régulière, plus cadencée et plus rapide de toutes les stations de la ligne.
Par ailleurs, nous insistons sur le prolongement d’une ligne forte de transport en commun vers Corbas, accompagnée de la création d’un parc-relais qui permettrait d’accueillir les véhicules venant du sud de la région Rhône-Alpes afin de désengorger le parc-relais de notre gare, véritable frein à l’usage des transports en commun.
La dimension sociale doit figurer comme composante à part entière du plan de mobilité.
C’est la raison pour laquelle nous demandons la mise en place d’un ticket à tarif réduit pour les déplacements courts ou un abonnement spécifique « vénissian » avec un tarif réduit pour des trajets illimités à l’intérieur de notre commune. On ne peut pas diminuer la dépendance à la voiture sans offrir d’alternatives concrètes et attractives.
La mise en accessibilité de la gare de Vénissieux, l’étude d’un aménagement du boulevard Croizat, le renforcement du transport ferroviaire pour les passagers, le prolongement du Boulevard Urbain Est pour faire baisser le trafic des poids lourds par Vénissieux font partie de nos recommandations supplémentaires, tout comme la réalisation du CFAL en totalité, tronçons nord et sud. Ce plan de mobilité contient des avancées en termes de cadre de vie, d’environnement, de desserte des quartiers prioritaires, d’évolution des pratiques de déplacements, de réduction du trafic automobile, mais notre ville pense qu’il pourrait aller plus loin encore en affichant une ambition plus marquée dans le développement des transports en commun notamment. C’est la raison pour laquelle nous rendons un avis favorable avec réserves à ce projet de Plan de Mobilité des Territoires Lyonnais.
Je vous remercie.