Intervention de Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, sur le rapport N°13 :« PATRIMOINE – Agenda d’Accessibilité Programmée – Demande de prorogation pour une durée de 3 ans – Décision du conseil »
La Ville de Vénissieux a mis en place son Agenda d’Accessibilité Programmée (Ad’Ap) en octobre 2016.
Issu de la loi dite Loi Handicap de 2005, il s’agissait de rendre accessible le patrimoine bâti et les établissements recevant du public (ERP) de notre commune à tous types de handicap. Cette loi est une loi juste mais pour toutes les villes, sa mise en œuvre ne pouvait pas se faire en un claquement de doigts. C’est un chantier considérable, qui nécessite de nombreux travaux, certains complexes, et d’importants financements.
Pour donner un ordre d’idée, la ville de Vénissieux compte près de 200 bâtiments, certains répondaient déjà aux normes avant le lancement de l’agenda d’accessibilité en 2016. Près de 1400 actions étaient par ailleurs nécessaires pour mettre en accessibilité l’ensemble du patrimoine de notre ville. Depuis près de dix ans, fort d’un budget de 7,5 millions d’euros, cet immense chantier a avancé. A ce jour, 15 ERP ont été déclarés accessibles, 62 sont en cours d’accessibilité et font l’objet de travaux partiels, 90 sont à l’étude et restent à traiter.
Comme pour l’ensemble des chantiers sur la ville, la pandémie de la Covid-19 a impacté la programmation prévue et donc provoqué un décalage dans le temps de certaines opérations. Les confinements successifs et la mise à l’arrêt des activités économiques ont pénalisé le BTP, allongé les délais d’approvisionnement de matériels et de matériaux, voire les ont suspendus et généré des hausses de prix.
Bref, les années 2020, 2021 et les suivantes ont été compliquées. C’est la raison pour laquelle la ville de Vénissieux demande auprès des services de l’Etat une prorogation de 36 mois, l’Ad’Ap prenant fin initialement le 8 janvier 2026. En France comme dans l’agglomération lyonnaise, de très nombreuses villes ont effectué la même démarche, à Villeurbanne, Lyon, la Métropole, Vaulx-en-Velin, etc. Ces trois années supplémentaires nous seront nécessaires pour boucler l’ensemble des opérations d’accessibilité.
Les avancées dans les collectivités locales sont concrètes et réelles.
Mais d’autres secteurs sont à la traîne. Dans les transports notamment, parmi les 3000 gares SNCF en France, un peu moins de 500 sont accessibles aux personnes à mobilité réduite et seulement 736 inscrites au programme d’accessibilité. Ce problème concerne notre ville qui réclame avec les usagers la construction d’un ascenseur qui faciliterait l’accès aux quais. L’accessibilité numérique demeure faible également, avec 5% des sites internet aux normes selon l’Arcom. De même dans les lieux de santé, cabinets médicaux ou paramédicaux, 66% des Français en situation de handicap se plaignent du manque d’accessibilité.
Les politiques inclusives n’ont de sens que si elles sont transversales. L’Ad’Ap est un élément très important bien sûr, indispensable même, mais il faut l’accompagner dans tous les domaines, l’éducation, la santé, la vie sociale. Avec le CRESS, la ville de Vénissieux a ainsi créé en 2017 un Observatoire du Sport et du Handicap. Les lignes ont bougé depuis.
Le nombre de personnes porteuses de handicap inscrites dans nos clubs est passé de 78 en 2016 à 129 en 2024. Elles n’étaient que 30 seulement en 2010. Et les clubs vénissians proposant des sports adaptés ou handisport sont passés de 4 à 16 en l’espace de douze ans. Il faut avancer dans ce sens, étape après étape, pour adapter la ville à chaque Vénissian, en favorisant l’inclusion de tous dans nos espaces publics.
Je vous remercie.