Vœu présenté au conseil métropolitain de ce jour.
Les SDIS (Services Départementaux d’Incendie et de Secours), en portant secours et en répondant aux urgences de la vie, constituent un service public indispensable et d’une très grande qualité, grâce à l’engagement et au dévouement de milliers de Sapeurs pompiers professionnel·les et volontaires.
Aujourd’hui, le système de financement de ces SDIS est arrivé à bout de souffle, et connaît une crise difficile.
D’abord du fait d’une très forte augmentation des sollicitations et interventions ces dernières
années. En 2023, le Service Départemental et Métropolitain d’Incendie et de Secours (SDMIS) a ainsi
reçu près de 530 000 appels d’urgence, réalisé 117 000 interventions et pris en charge 98 000 victimes.
En cause : l’étalement urbain, le vieillissement de la population, induisant plus de secours à domicile,
mais aussi le transfert d’une partie du secours à la personne du SAMU vers le SDMIS. A cela s’ajoutent aussi les effets du dérèglement climatique avec des événements extrêmes de plus en plus fréquents.
Canicules record, feux de forêts, orages soudains et violents, inondations dévastatrices mobilisent de plus en plus nos sapeurs-pompiers, localement bien sûr, mais aussi en soutien d’autres départements, voire d’autres pays.
Adapter les services publics
Tout cela appelle inévitablement des moyens humains, matériels et financiers supplémentaires,
auxquels les collectivités territoriales ont de plus en plus de mal à répondre. C’est le constat de la
Mission flash sur le financement des SDIS, qui pointe les difficultés croissantes des collectivités à
couvrir des besoins en constante augmentation.
Cela est d’autant plus vrai que le financement des SDIS est assuré quasi intégralement par les Départements, déjà très fragilisés sur le plan financier, sans compter les possibles efforts financiers demandés par l’Etat dans le cadre du budget 2025.
Localement, la Métropole de Lyon comme le département du Rhône jouent leur rôle et répondent présents : la Métropole a ainsi renforcé sa subvention au SDMIS de +10 millions d’euros entre 2022 et 2024, pour atteindre 130 millions d’euros en 2024, et ce alors même que nos recettes ont été durement fragilisées ces deux dernières années. Nous savons malheureusement que cela ne suffira pas à répondre aux besoins du SDMIS.
Agir vite et résolument
Soucieux de maintenir un service public d’incendie et de secours de grande qualité, le Conseil de la
Métropole rappelle son soutien plein et entier aux sapeurs-pompiers du territoire, dont le travail est essentiel, et émet le vœu que le nouveau gouvernement :
- reprenne au plus vite le travail engagé dans le cadre du Beauvau de la sécurité civile,
- engage au plus vite un travail de réforme du financement des SDIS dans l’objectif de
consolider durablement leurs moyens financiers, humains et matériels,
- réfléchisse à une contribution accrue de l’Etat dans le financement des SDIS, ou à minima une
diversification de leurs ressources financières pouvant prendre la forme d’une nouvelle taxe
sur les assurances ou d’une augmentation de l’actuelle TSCA (qui n’a pas augmenté depuis plus
de 10 ans), la part reversée aux Départements étant aujourd’hui trop faible,
- prenne en compte la particularité du SDMIS qui, comme Paris et Marseille, comprend de
multiples risques (climatiques, chimiques, bactériologiques, sanitaires, attentats,
vieillissement de la population, risques du quotidien…) et donc, que le SDMIS reçoive comme
ces territoires des financements substantiels de l’Etat. Pour information, aujourd’hui, l’Etat
participe à hauteur de 25% du budget de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris, et 9% du
budget des Marins Pompiers de Marseille.
Présenté et soutenu par les groupes : Les Ecologistes, Socialistes, la Gauche sociale et écologique et apparentés, Communistes et Républicains, Métropole insoumise résiliente et solidaire, Voix Commune ! & citoyen·nes éco-socialistes