Congrès UL CGT Vénissieux/St-Fons/Feyzin

Intervention de clôture

C’est un plaisir d’être parmi vous pour ce moment de fraternité et de solidarité.

La pandémie a accentué les inégalités sociales.

Mortalité plus élevée, exposition plus grande au virus, dégradation de la situation financière, la crise sanitaire a particulièrement touchée les plus modestes.9,3 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté en France. 8 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire (5 millions en 2018). 12 millions sont victimes de précarité énergétique.

Le MEDEF, tout comme l’Etat, ont profité du contexte sanitaire pour remettre en cause le droit des salariés : développement de la flexibilité, du temps partiel, baisse des salaires,  licenciements… Au final, se sont plus d’un million de personnes qui ont basculé dans la précarité.

Le CAC 40 quant à lui bat tous les records. En 2020, plus de 55 milliards d’euros ont été versés aux actionnaires. Le patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes de France a augmenté de 30 % en un an, la plus forte progression jamais enregistrée.

Les attaques contre les services publics se multiplient au détriment des principes d’égalité et de proximité, mettant à mal les fondations de la cohésion sociale. Les personnel médicaux, toujours en nombre insuffisant, sont épuisés, confrontés à des conditions de travail dégradées, et subissent des fermetures d’établissements, de lits et de structures impactant la prise en charge de la population. Les cheminots se battent depuis des mois pour stopper l’éclatement du service public ferroviaire et l’ouverture à la concurrence.

La situation budgétaire des communes continue de se dégrader. 
  • Baisse des dotations d’État. Avec la contractualisation imposée en 2018, l’Etat s’est attaqué à nos dépenses de fonctionnement, donc aux missions de service public et aux agents qui exercent ces missions. Qu’en sera-t-il après les élections ?
  • La loi des 1 607h : des attaques contre les acquis sociaux négociés dans les collectivités au fil des années (allongement du temps de travail, perte de congés…).
  • Une régression pour les agents et la remise en cause de la libre administration des collectivités.

Le gouvernement poursuit pourtant sa politique d’austérité avec ses réformes libérales. Avec le passage en force de la réforme sur l’assurance chômage, suspendue en juin par le Conseil d’Etat, sous l’impulsion des syndicats, avant d’être rétablie en novembre, l’Etat s’attaque aux droits des allocataires. Ou encore la réforme des retraites, repoussée à plusieurs reprises, l’approche des présidentielles y est probablement pour beaucoup. Cette réforme ouvrira la porte à la capitalisation. Elle créera plus de précarité, d’inégalité et de pauvreté pour nos aînés, notamment les femmes dont l’activité professionnelle est souvent réduite à du temps partiel subi et à des carrières morcelées.

Vénissieux est une terre de résistance.

Avec des Résistants porteurs d’idéaux humanistes, antiracistes, antifascistes et démocratiques, qui aspirent à un monde meilleur et en paix, à une société plus juste et plus solidaire. Une ville humaine viscéralement attachée aux valeurs et à l’esprit du CNR. Nous nous battons pour des services publics de qualité, de proximité, indispensables à nos populations. Mes arrêtés contre les expulsions locatives, saisies mobilières, coupures d’énergies, ce sont 12 ans de luttes pour le droit à une vie digne.

Nous luttons contre la désindustrialisation de notre pays orchestrée par les gouvernements successifs. Vénissieux a été particulièrement impactée. Un a un, nos patrimoines industriels locaux ont été attaqués. C’est la fermeture, en 2009, de St Jean Industries. La disparition du site historique de Bosch Vénissieux. Les salariés de Renault Trucks, victimes de plans sociaux à répétition. C’est la bataille menée pendant 2 ans ½, par les salariés de Veninov, la Ville, le Comité de défense pour sauvegarder des emplois et des savoir-faire uniques.

La SAD, un an d’une lutte acharnée

Je veux saluer l’action des ex SAD.  Plus d’un an de lutte acharnée, pour sauver leurs emplois et défendre le pluralisme de la presse. Ils ont occupé leurs locaux et porté jusqu’au bout, leur projet de SCIC. Aujourd’hui « Oyé Distribution » assure la distribution de la presse nationale dans toute la région. La ville a toujours été à leurs côtés. Dès mai 2020, je me suis adressée au Premier ministre, ministre de la culture, au président de l’AMF, aux diffuseurs et aux maires communistes de France. Aujourd’hui, la ville participe au capital de la SCIC à hauteur de 15 000 euros (CM du 28 juin 2021).

Nous sommes déterminés à combattre ce système qui détruit les solidarités, et concentre les richesses sur quelques nantis. Il faut un véritable plan de rupture avec ce système capitaliste. Des actions concrètes pour lutter contre la pauvreté, pour l’emploi et la formation. Des mesures fiscales mettant à contribution les plus riches. Une redistribution des richesses. Des investissements pour la santé, la recherche, l’éducation, et l’ensemble des services publics. Une politique industrielle ambitieuse, avec la relocalisation de nos usines.

Toutes les mesures du gouvernement Macron font partie d’un seul et même projet : abattre notre modèle social et faire triompher le capitalisme. La désindustrialisation a entraîné la perte de lieux collectifs porteurs de sens, de repères et d’analyses essentiels pour mener des combats car ils irriguaient toute la société. Pour régner le capital a besoin de diviser les salariés, d’opposer la population, de casser tous les pôles de résistance.

Nous devons nous mobiliser et rassembler tous ceux qui sont durement touchés par ces politiques libérales. Chacun de nous a son rôle à jouer. C’est ensemble, unis, que nous arriverons à créer un rapport de force qui fera toute la différence, pour que l’humain soit toujours au centre des préoccupations.

Je vous remercie.

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