Congrès des Retraités CGT 69

… « Ces dernières semaines, les retraités se sont mobilisés, dans toute la France, pour exprimer leur mécontentement et leurs exigences. En matière de pouvoir d’achat, de santé, de revalorisation des pensions, pour le maintien et le développement de véritables services publics de proximité, répondant aux besoins de tous. »…

Mercredi 27 octobre 2021 – Aujourd’hui, nous avons partagé un moment convivial et fraternel avec l’Union syndicale des retraités CGT à l’occasion de leur congrès. Nous avons pu évoquer les politiques d’austérité du gouvernement qui continue de les voir comme une classe sociale privilégiée. Pourtant ils sont de moins en moins épargnés, alors que le patronat n’a jamais été aussi prospère.

C’est un plaisir d’être avec vous aujourd’hui, pour ce moment fraternel. Plaisir aussi de vous accueillir dans notre commune, car vous en partagez les valeurs et les luttes. Vénissieux est une ville fière de ses racines industrielles, et populaires. Fière de son identité, bâtie sur des luttes et des résistances menées par des femmes et des hommes, qui ont toujours refusé l’ordre établi et le règne du grand capital. Une ville rebelle, qui a toujours porté des valeurs de progrès social, et de solidarité.

La pandémie a accentué les inégalités sociales. Mortalité plus élevée, exposition plus grande au virus, destruction d’emplois, dégradation de la situation financière, la crise sanitaire a particulièrement touché les plus modestes. Plus de 10 millions de nos concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté. 8,8 millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire. 12 millions sont victimes de précarité énergétique.

Les retraités ne sont pas épargnés :

Selon une enquête de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES),

  • Plus d’un million de retraités ne bénéficie que du minimum vieillesse pour vivre.
  • 1 allocataire sur 2 se dit en mauvaise santé, et pour cause : 15 % d’entre eux ont renoncé à se rendre chez le médecin pour raisons financières l’an dernier, et 30 % ont reculé devant les frais de soins dentaires.
  • Déremboursement de médicaments, dépassement d’honoraires… l’accès aux soins et à la santé est devenu de plus en plus difficile.
  • Avec hausse des prix à la consommation, du gaz, de l’électricité, de l’essence, des transports, des mutuelles santé, votre pouvoir d’achat est en chute libre.
  • Et, avec une revalorisation des pensions inférieure à l’inflation, beaucoup d’entre vous seront confrontés à des difficultés financières.

Le patronat, quant à lui, n’a jamais été aussi prospère :

  • Alors que des milliers de personnes ont basculé dans la pauvreté, que les pertes d’emplois se sont multipliées, le patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes de France a augmenté de 30 % en un an, la plus forte progression jamais enregistrée.
  • Le MEDEF, tout comme l’Etat se sont engouffrés dans la brèche « Covid 19», pour détruire toujours plus les droits des salariés : développement de la flexibilité, du temps partiel, baisse des salaires, licenciements.

Ces dernières semaines, les retraités se sont mobilisés, dans toute la France, pour exprimer leur mécontentement et leurs exigences. En matière de pouvoir d’achat, de santé, de revalorisation des pensions, pour le maintien et le développement de véritables services publics de proximité, répondant aux besoins de tous. Contre le démantèlement orchestré de notre système de Sécurité Sociale, une des conquêtes majeures du monde du travail, héritage du CNR et d’Ambroise Croizat, basée sur des valeurs de progrès social, de solidarité et de démocratie.

Quelles sont les réponses de l’Etat ?

La loi « Grand âge » a été purement et simplement enterrée. Promesse de campagne, elle était censée donner corps au « 5ème pilier de la Sécurité Sociale », consacré aux enjeux de la dépendance. 400 millions d’euros étaient prévus dans le projet de loi de finances de la sécurité sociale, en faveur de l’aide aux personnes âgées. Des financements étaient annoncés, pour la création de 10 000 postes de soignants dans les EHPAD d’ici 5 ans. L’abandon de cette loi est tout simplement scandaleux, particulièrement pour nos aînés qui ont payé un lourd tribut à la crise sanitaire.

Avec la réforme des retraites, Macron, comme ses prédécesseurs, veut s’attaquer au système de retraite par répartition, et faire reculer l’âge de la retraite. Cette réforme impliquera, nous le savons tous, des reculs des droits sociaux pour tous les salariés, public comme privé et remettra en cause le principe de solidarité, qui fait la force de notre protection sociale. Une réforme libérale qui ouvre la porte à la capitalisation, et va créer plus de précarité, d’inégalité et de pauvreté parmi nos aînés, et notamment pour les femmes dont l’activité professionnelle est souvent réduite à du temps partiel subi, et à des carrières morcelées. Une situation aussi scandaleuse qu’intolérable : La retraite n’a rien d’un privilège, c’est un droit obtenu par le travail d’une vie, par des années de cotisations.

Depuis le début du quinquennat, vous faites les frais des politiques d’austérité d’un gouvernement, qui continue de vous voir comme une classe sociale privilégiée. Il oublie pourtant que vous avez contribué toute votre vie à la création de richesses. Vous continuez, aujourd’hui à participer au financement de la sécurité sociale, des services publics. Vous êtes un rouage essentiel dans la vie associative, sociale et culturelle de notre pays.

Nos services publics, aussi, sont menacés. Si la crise sanitaire a une nouvelle fois prouvé leur importance, le gouvernement continue de les considérer comme une charge, et d’organiser leur démantèlement. Alors que l’hôpital manque de personnel, de lits et de matériel, l’Etat persiste dans ses projets de réduction des coûts. Organisation des entreprises publiques calquées sur le modèle privé, affaiblissement du statut général des fonctionnaires, fermeture de nombreux lieux d’accueil de proximité… Les attaques contre les services publics se multiplient, au détriment des principes d’égalité et de proximité, mettant à mal les fondations de la cohésion sociale.

A Vénissieux, nous avons fait le choix de l’intérêt général et du bien commun. Nous portons l’exigence d’un service public de qualité répondant aux besoins des habitants. Des missions de proximité, de solidarité qui participent à l’épanouissement de chacun. Nous sommes déterminés à résister, face aux politiques libérales, à l’austérité qui frappe toujours plus fort la population.

Une ville de tous les combats

Pour le droit à une vie digne  » les arrêtés.

Contre la destruction des emplois et de l’industrie  » comité de soutien.

Contre les politiques libérales de casse de nos services publics.

La désindustrialisation orchestrée de notre pays, a entraîné, la perte de lieux collectifs porteurs de sens, de repères et d’analyses essentiels pour mener des combats. C’est à nous qu’il appartient de recréer des pôles de résistance, de mettre l’humain au centre de toutes les préoccupations. Un combat essentiel pour l’avenir de nos enfants, pour les générations futures. 

Je vous souhaite à tous, plein succès dans vos travaux et un excellent congrès.

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