Conférence – L’éducation globale, « les enjeux pour demain »

… » Le PEDT, projet éducatif de territoire, qui ouvre cette semaine du Grand Rendez-Vous de la ville, illustre la démarche éducative globale que nous mettons en place. « …

Si une société ne fait pas de l’éducation de ses enfants une priorité, elle court à sa propre perte. Ni plus ni moins. Si elle se satisfait du déterminisme social, elle triche avec son présent, et trahit son avenir. Ni plus ni moins. Vénissieux n’a jamais eu besoin d’énoncer ces périls, pour faire de la jeunesse et de l’éducation, le cœur de son pacte communal. Cette priorité ne date pas d’aujourd’hui.

Quelques repères pour se rappeler d’où l’on vient :

  • 1966, notre ville crée la première direction de l’enfance en France.
  •  2001, 1er contrat éducatif local.
  •  Septembre 2014, après 18 mois d’échanges et réflexion, Vénissieux met en œuvre la réforme des rythmes scolaires, et signe son premier Projet Educatif de Territoire. En quatre ans, notre ville a ouvert deux nouveaux groupes scolaires, et consacre à l’enfance et à la jeunesse, près de 50% de son budget. Pour illustrer cette ambition, le pôle éducatif, c’est plus de 600 agents, et autant de personnel vacataire. Quand d’autres communes se sont empressées de supprimer des postes d’ATSEM, au nom des politiques d’austérité.

J’y reviendrai, mais je voulais avant tout insister, sur le fait que l’ambition éducative de Vénissieux est enracinée à la fois dans son histoire et dans sa géographie. Un enracinement du quotidien au plus près des élèves, des enseignants, des parents et de tous nos partenaires.

Le PEDT, projet éducatif de territoire, qui ouvre cette semaine du Grand Rendez-Vous de la ville, illustre la démarche éducative globale que nous mettons en place. L’enfant qui a dix ans, n’est plus l’enfant de 6 ans qu’il a été, mais il en reste néanmoins son prolongement. Il y a bien une continuité, qui s’inscrit dans le temps, au fil des différentes étapes à franchir. Le PEDT 2017-2020 porte en lui cette idée de continuité, afin d’accompagner l’enfant, de son plus jeune âge jusqu’à sa citoyenneté, de 0 à 18 ans, soit 30% des 63 000 habitants de Vénissieux.

Des priorités indispensables ont été fixées : réduire les disparités d’accès aux actions éducatives ; harmoniser et favoriser la continuité pédagogique, entre temps scolaires et extra-scolaires ; accentuer la valorisation de la parole des enfants et adolescents. Surtout, nous voulons poser les jalons d’une co-éducation, qui associe tous les acteurs de l’éducation des enfants, sans que l’un ne se substitue à l’autre bien sûr : ce sont les parents, les enseignants, les services de la mairie (petite enfance, jeunesse, sports, culture…), les associations sportives, culturelles, de loisirs, les centres sociaux.

A travers le PEDT, de quoi parlons-nous ? De la capacité de l’enfant à s’ouvrir au monde et à s’épanouir, et de l’envie et de la volonté d’une société à vivre ensemble.

Notre ambition éducative s’inscrit dans nos équipements, et dans l’amélioration permanente des conditions de travail des enseignants, avec notamment le maintien de l’équivalent d’une ATSEM par classe. Ce n’est pas le cas de toutes les villes.

Notre ambition s’inscrit aussi dans un contexte national, marqué par des politiques d’austérité aux effets dévastateurs. Il faut se dire la vérité : les chutes de dotation de l’Etat, à l’égard des collectivités territoriales, auront des incidences sur nos politiques de proximité.

A nouveau 13 milliards d’économies demandées aux collectivités, pour les 5 ans à venir ; flou total sur l’avenir et le financement de la réforme des rythmes scolaires ; coupes drastiques dans les contrats aidés : après cette rentrée 2017, difficile de ne pas être inquiet, voire en colère.

Certains chiffres sont méconnus, mais il faut savoir que les collectivités financent un quart de la dépense nationale, consacrée à l’éducation. Les dépenses d’éducation des collectivités n’ont cessé d’augmenter, passant de 14% en 1980 (66,2% pour l’Etat), à 21,8% en 2 000 (60% pour l’Etat), et près d’un quart de la dépense totale, aujourd’hui. Certes, les lois de décentralisation sont passées entre-temps, mais on remarquera que le retrait progressif de l’Etat, est compensé par l’apport des collectivités.

Vous comprendrez qu’avec les chutes de dotation sans précédent, que nous subissons, ce jeu de vase communicant ne peut pas durer très longtemps. En matière d’éducation, il faut, je le crois, revenir à l’essentiel, donc à l’ambition des missions régaliennes, à la valorisation des enseignants, à l’épanouissement, l’apprentissage des enfants, et à la lutte primordiale, contre le déterminisme social. Vénissieux sera toujours de ces combats-là.

Je vous souhaite une excellente conférence sur l’éducation globale, un véritable enjeu pour demain.

Je vous remercie.

 

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