Conférence de presse de rentrée

En cette fin matinée, j’ai tenu ma conférence de presse de rentrée. L’occasion d’évoquer l’actualité nationale et vénissiane. Peu de diplomatie à l’œuvre cet été, mais toujours le bruit des canons. Nous devons nous mobiliser pour obtenir la paix et faire respecter le droit international, le même pour tous et pas à géométrie variable.

Peu de  diplomatie à l’œuvre cet été, mais toujours le bruit des canons. Au Proche-Orient, dans la bande de Gaza, les massacres continuent, les conditions de vie sont inhumaines et le sang coule encore et encore. En Ukraine, les  combats font rage, des villes sont rayées de la carte et des dizaines de milliers de personnes sont déplacées. Les populations civiles sont à nouveau les premières victimes de conflits armés meurtriers qui fauchent la vie d’hommes, de femmes et d’enfants, d’innocents pris sous le feu des combats. La communauté internationale fait preuve d’une impuissance réelle à stopper net ces guerres et à ouvrir la voie des négociations. Les citoyens que nous sommes sont tous concernés, affectés, choqués aussi par ces drames humains qui durent depuis bien trop longtemps. Nous devons nous mobiliser pour  obtenir la paix et faire respecter le droit international, le même pour tous et pas à géométrie variable.

En France, le pays vit une situation de blocage politique inédite sous la Vème République. Emmanuel Macron a tenté de profiter de la parenthèse des Jeux Olympiques pour s’approprier le message de l’unité et de la cohésion nationale. Personne n’est dupe. Il est de fait, par ses politiques libérales et par une dissolution de l’assemblée précipitée et incomprise par les Français, l’artificier de la division. Un président doit rassembler, lui ne cesse de fracturer la société. Le mépris avec lequel il a fermé la porte au Nouveau Front Populaire, premier groupe à l’assemblée et près de 9 millions de voix au 1er tour, est un déni de démocratie.

Emmanuel Macron crée de la colère partout où il passe, au sein même de son propre camp qu’il a torpillé et rendu minoritaire. Malgré cela, le président entend continuer d’appliquer son libéralisme mortifère, comme s’il avait gagné son pari de la dissolution ! Sans le sursaut républicain, suivi plus par les électeurs de gauche que de droite, on peut se demander à combien se réduirait le nombre de députés macronistes. Cette situation ubuesque est dangereuse pour nos institutions et ce président-pyromane va laisser derrière lui un champ de mines pour la suite. Car aux dernières législatives, nos concitoyens ont fait barrage au Rassemblement National, à sa politique discriminatoire, de stigmatisation et de division de la société française, de remise en cause claire et nette de nos libertés individuelles, de l’état de droit et du pacte républicain.

Pour autant, le péril reste entier et l’extrême-droite toujours aux portes du pouvoir. Mais les Français ont aussi dit non à la politique d’Emmanuel Macron, à sa réforme des retraites, à la casse permanente des services publics dans la santé, la police, la justice et l’éducation nationale. Ils ont dit non à une fiscalité qui profite aux plus riches avec la suppression de l’ISF, non à la désindustrialisation et à la désertification de territoires entiers qui provoquent un chômage de masse, la perte de nos savoir-faire et l’effondrement du pouvoir d’achat pour les salariés et les  familles modestes.

Soyons clairs : pour contrer le Rassemblement National, il  ne suffit pas de s’indigner, de crier au loup, il faut agir politiquement et c’est à la gauche de mener ce combat sur le  terrain. C’est elle qui a les cartes en main pour lutter contre les injustices sociales, les discriminations et  ségrégations territoriales, pour faire de la santé, du logement, de l’éducation et de la sécurité des priorités nationales. C’est  à elle de parler aux classes populaires, au monde du travail, pour améliorer les conditions de vie et relancer le pouvoir d’achat.

Pour les collectivités locales, cette rentrée est très particulière. A l’heure où les enfants reprennent le chemin de  l’école, à l’exception des très contestés groupes de niveau, il n’y a pas ou peu de directives nationales en matière  d’éducation de la part d’un gouvernement démissionnaire. En plein brouillard, qui sait d’ailleurs si le prochain gouvernement ne sera pas censuré dès l’automne à l’occasion du vote du budget ? Les conséquences sont multiples : que vont devenir les politiques de la ville, quels seront les financements de l’Etat attribués aux collectivités, faut-il envisager de nouvelles contraintes pour les dépenses de fonctionnement des communes ? Nous n’en savons strictement rien ! Je peux vous le certifier, cette impossibilité de se projeter suscite de très vives inquiétudes.

Toute l’équipe de la majorité est sur le pont pour réussir cette rentrée 2024. Une petite parenthèse au sujet de la polémique des quiches lorraines qui a défrayé la chronique dans des proportions extravagantes. Elle montre à quel point les réactions incontrôlées et les violences verbales, physiques, montent en puissance dans l’ensemble de notre pays. C’est le cas dans les commerces, dans les lieux publics mais aussi dans nos services administratifs où nos agents font  face parfois à des comportements agressifs, à des impatiences exacerbées.

Le droit à l’erreur n’est plus toléré et c’est très vite l’escalade. Je le dis et je le répète, les tensions communautaristes, alimentées par les radicalismes de tout  bord, ne doivent pas s’imposer au vivre ensemble. Et ce  n’est pas avec l’instrumentalisation politique et la surenchère des réseaux sociaux qu’on trouvera des solutions, continuons plutôt de déployer nos dispositifs éducatifs et citoyens auprès des jeunes et creusons le sillon du vivre ensemble en soutenant comme nous le faisons une culture populaire et de proximité.

Nous allons organiser du 24 septembre au 2 novembre une grande consultation citoyenne « Mieux vivre en tranquillité à  Vénissieux ». Les questions des incivilités, de la tranquillité publique, de la sécurité sont récurrentes et légitimes dans les conseils de quartier. Il faut ouvrir le débat, mettre cartes sur table, ne pas hésiter à en parler afin de dépasser le stade partagé de l’exaspération et de la colère, que l’extrême droite sait très bien exploiter. Il ne s’agit pas simplement d’ouvrir un cahier de doléances mais d’impliquer les Vénissians dans la recherche de solutions collectives et citoyennes. Que les choses soient claires, on ne demande pas non plus aux habitants de se substituer à la police nationale et municipale et à tout le travail que nous menons avec nos partenaires, que ce soit la justice, les bailleurs et les forces de l’ordre.

Cette enquête vient donc en complément de nos missions, elle nous permettra d’aller au plus près du terrain et des habitants pour trouver des solutions collectives et citoyennes. La consultation sera pilotée par l’Institut Voix Publique. Une équipe d’enquêteurs viendra à la rencontre des Vénissians dans les lieux publics de  notre ville –rues, places, centres commerciaux-, ainsi que par porte-à-porte dans les zones d’habitation dense. Une consultation numérique sera également disponible sur le site de la mairie. Le questionnaire comprendra trois thématiques : l’utilisation de l’espace public (problèmes de stationnement, présence d’encombrants ou de dépôts sauvages…) ; la sécurité dans votre quartier et lieu d’habitation (sentiment de l’habitant, incivilités, présence de trafics de drogue, infractions routières, rodéo…) et enfin la prévention et l’avenir de la jeunesse.

Plus les Vénissians participeront à cette consultation citoyenne et  plus elle sera utile et efficace pour trouver des  solutions de terrain et  de proximité. C’est cette consultation  qui formera la colonne vertébrale des prochaines assemblées  générales des conseils de quartier, du 2 octobre au 13  novembre. Avec les Vénissians, les techniciens, les délégués, présidents des conseils et élus, sous forme d’interventions et de tables rondes, nous chercherons ensemble des réponses collectives à ce droit si  essentiel de la sécurité et de la tranquillité publique.

Pour être tout à fait complète sur le sujet, une grande restitution de cette participation citoyenne sera organisée fin janvier-début février.    

Mais la rentrée, c’est avant tout celle des familles et des enfants dans les écoles. Cette année, d’après nos premières estimations, l’effectif prévisionnel s’élève à 9169 élèves, dont  3654 en maternelle et 5515 en élémentaire. Nous enregistrons une légère baisse par rapport à 2023 qui comptait 9300 élèves. En 2024, nous devrions avoir 183  classes en maternelle, 302 en élémentaire, et pour être précise, en maternelle 76 grande section dédoublées en REP et REP+, ainsi que 158 classes de CP et CE1 dédoublées également. Ces chiffres seront affinés ultérieurement.

Nous avons mis à profit la période des vacances scolaires pour poursuivre selon le calendrier prévu notre plan de désimperméabilisation et végétalisation des cours d’école. Après Moulin-à-Vent, l’école du Centre, Max Barel et Georges  Levy, des travaux ont été réalisés à l’école élémentaire Louis  Pasteur et l’école maternelle Henri Wallon pour un coût de  570 000 euros. Au programme l’an prochain : Ernest Renan et Paul Langevin.

Les travaux d’accessibilité et de rafraîchissement se sont achevés cet été au groupe scolaire Gabriel Péri, de même que  les travaux d’étanchéité de la toiture à Paul Langevin. D’autres chantiers sont en cours comme, par exemple, la construction d’un nouveau restaurant au groupe scolaire Ernest Renan.

Il est important de faire un point également sur les crèches. Comme beaucoup d’autres communes en France, Vénissieux fait face à une grave pénurie de personnel dans le  secteur de la petite enfance. J’ai alerté les pouvoirs publics et la Ministre des Solidarités, Aurore Bergé, de cette situation très préoccupante, qui pénalise les familles et le personnel, dont les conditions de travail se détériorent. Le maintien de la  fermeture des deux EAJE Gribouille et Capucine est projeté au-delà de septembre 2024 compte tenu de l’absence de recrutement sur les deux de postes de direction d’EAJE ainsi  que sur les postes d’éducateurs de jeunes enfants. Les solutions de repositionnement trouvées pour l’ensemble des enfants accueillis lors de la fermeture de juin 2024 seront maintenues. Depuis l’automne 2023, des mesures ont été prises par la Ville de Vénissieux pour tâcher de renforcer les équipes de professionnels de la Petite Enfance. L’équipe de suppléance a été complétée avec la création de deux postes d’auxiliaires de puériculture, et des postes à temps non complet ont été transformés en postes à temps complet.

Afin d’agir sur les recrutements de nouveaux professionnels, nous étudions d’autres dispositifs permettant l’élargissement à des cadres d’emploi pouvant être recrutés en qualité d’auxiliaires de puériculture. Dans le même temps, la Ville de Vénissieux continue d’organiser chaque mois des jurys de recrutement afin d’occuper au plus vite les postes vacants et de positionner des remplacements pour les postes concernés par des absences temporaires. L’organisation de notre 1er Forum Petite Enfance en juin dernier, qui a rencontré un vif succès, montre notre détermination à améliorer les conditions d’accueil des enfants et faciliter la vie des parents et des personnels. Nous ne lâcherons rien à ce sujet. 

Je ne vais pas citer toutes les opérations lancées cet été à  Vénissieux, mais en signaler quelques-unes, symbole du dynamisme de notre ville. Les travaux de la nouvelle piscine Delaune vont commencer. Investissement principal du mandat (24  millions d’euros), elle ouvrira ses portes à l’été 2026 avec  des espaces bien-être, de jeux d’eau, une buvette, une halle de bassins semi-découvrables et un espace extérieur de plages minérales et végétales. C’est un projet structurant qui voit le jour, un projet de mandat que les Vénissians attendent avec impatience.

A quelques encablures, l’équipement polyvalent sort lui aussi de terre, un nouvel équipement du vivre ensemble qui comprendra une bibliothèque, un EPJ, une salle de réunion pour les conseils de quartier et un fab lab. Sans oublier l’importante réhabilitation et extension en cours du centre social Roger Vaillant et de la crèche Graines d’Eugénie pour une ouverture en septembre 2025.

Enfin au sujet de la prochaine ligne de tramway T10, qui  reliera le pôle d’échanges multimodal de la Gare de Vénissieux au secteur Gerland, en 2026, la ligne T4, dont le  service a été interrompu cet été entre Gare-Hôpital de Feyzin en raison des travaux, circule à nouveau comme prévu. En parallèle, les voies lyonnaises n°2 et n°7, qui mailleront les liaisons cyclables dans la Métropole, sont elles aussi en cours de réalisation. Tout comme l’aménagement du boulevard Yves Farge, axe majeur qui traverse Saint-Fons et Vénissieux, appelé à devenir, au printemps 2026, un véritable boulevard urbain paysager, apaisé et confortable pour les cyclistes et les piétons.

J’aimerais conclure cette conférence par une note conviviale, cet  esprit du vivre ensemble qui anime Vénissieux et forge nos politiques de proximité, loin des caricatures et raccourcis que certains médias alimentent  à l’égard des villes populaires.

Les 80 ans de la libération de Vénissieux font l’objet d’une programmation spéciale tout au long du mois de septembre. Après la commémoration officielle, un bal populaire avec des concerts et un karaoké des chansons françaises des années 40 et 50 nous fera replonger dans l’atmosphère de la Libération, ce 6 septembre. La place Léon Sublet sera aménagée pour recréer l’ambiance si particulière de cet été 44, l’été de toutes les délivrances. Notre cinéma sera de la partie avec une soirée spéciale, ce soir même, consacrée à la participation des étrangers dans la Libération de la France et à la projection d’un documentaire sur l’histoire des brigades internationales. Et puis j’invite les Vénissians et les journalistes que vous êtes à découvrir ce podcast unique, pour la première fois à disposition du public, le dimanche 22  septembre à partir de 17h sur l’Espace Culture internet de  notre ville. Le journal de bord tenu par Etienne Broallier, cheminot vénissian de 48 ans, qui deviendra Président du comité de libération de Vénissieux, nous immerge au cœur de la résistance vénissiane parmi les tensions, les joies et les peurs au quotidien, parmi ces hommes et femmes qui ont libéré Vénissieux au cours des journées historiques d’août et septembre 44. Un mois de restitution collective, qui s’inscrit dans l’esprit de notre prochaine Maison des Mémoires.

Je vous remercie d’être venus à cette conférence de rentrée et je vous souhaite une bonne couverture de tous ces  événements pour faire vivre la liberté d’expression, la démocratie et l’information locales à Vénissieux. Merci à vous tous. 

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