Conseil municipal : compte de gestion & adm, budgets supp…

… »Toute crise est un révélateur des réussites ou des dysfonctionnements de nos institutions, des inégalités sociales et territoriales aussi, qui fracturent notre pays. » …

Toute crise est un révélateur des réussites ou des dysfonctionnements de nos institutions, des inégalités sociales et territoriales aussi, qui fracturent notre pays.

A l’échelle de notre ville, la crise sanitaire a révélé la réactivité et l’utilité de nos services publics de proximité, le rôle protecteur et central de notre commune et les solidarités citoyennes. Elle a révélé également la solidité de nos exercices budgétaires et la bonne santé de nos finances, qui nous ont permis de faire face à l’imprévu, celui d’une pandémie mondiale.

Dès l’annonce du confinement, nous ne nous sommes pas posé de questions, nous avons agi au plus vite pour protéger les Vénissians, et aussi pour nous substituer aux défaillances et lacunes dont a fait preuve l’Etat sur certains points.

Voilà ce qui fait la force et le sérieux de notre budget : savoir que l’on peut intervenir et assurer de nouvelles missions dans le cadre de la crise sanitaire sans mettre en péril l’équilibre financier de notre commune. Savoir que l’on peut mettre en place de nouveaux dispositifs, grâce aux agents de nos services publics de proximité, sans tergiverser, ni trop tarder. Savoir que notre budget est capable d’absorber l’onde de choc, violente et imprévisible, d’une crise sanitaire sans précédent ces dernières décennies.

Le Covid 19 a impacté le budget de notre commune, comme beaucoup de collectivités territoriales dans notre pays. Ne parlons pas de coût comme les chantres du libéralisme le font depuis des années, mais de solidarité, de priorités et d’investissement pour la santé et pour l’humain.

A ce jour, les dépenses nouvelles liées à la crise sanitaire représentent un peu moins de 2,4 millions d’euros. On retrouve dans ces dépenses des dispositifs dont ont profité les Vénissians : achat et distribution de masques ; accueil des enfants des personnels soignants ; cellule d’appel des personnels vulnérables ; achat et distribution de bons alimentaires ; distribution de paniers de producteurs locaux ; confection de masques solidaires par des bénévoles ; développement d’une plateforme d’entraide. Nous reviendrons plus précisément au cours de ce conseil sur le plan de soutien exceptionnel aux associations et la prime aux agents mobilisés pendant le confinement, qui intègrent également cette colonne de nouvelles dépenses.

Il faut leur ajouter bien évidemment les recettes perdues, à hauteur de 1,6 million d’euros. Il s’agit d’arrêts d’activités, de renonciation sous forme d’aides à certains produits et de remboursements des usagers liés à l’annulation d’activités pendant le confinement comme le périscolaire, l’accueil de jour, etc.

En conclusion, la gestion et les effets de la crise sanitaire s’élèvent à un peu plus de 4 millions d’euros pour la ville de Vénissieux. Ce qu’il faut retenir avant tout, c’est que le résultat 2019, fruit de la bonne gestion des années précédentes, nous permet dès aujourd’hui d’absorber les conséquences de la crise sanitaire, sous la forme de crédits déjà inscrits au budget provisoire ou de crédits ajoutés à ce budget supplémentaire.

Je tiens à féliciter tous les élus et équipes qui se sont succédé à la tête de nos finances locales sous nos différents mandats. Le sérieux et le sens de l’intérêt général que nos finances affichent viennent de loin, et nous en récoltons les fruits aujourd’hui. Les Vénissians ne seront pas surpris d’apprendre que nous garderons cette ligne directrice tout au long du nouveau mandat qui nous a été confié.

Pour conclure, je crois que cette crise sanitaire doit marquer un tournant dans les relations entre les collectivités locales et l’Etat. Il y a eu des défaillances et des dysfonctionnements de l’Etat et de certaines de ses administrations au cours de la pandémie.

Par leur réactivité et leurs politiques de proximité, les communes ont fait preuve d’un engagement sans faille pour lutter contre le Covid 19, elles ont même comblé certaines lacunes et su innover dans un contexte d’urgence sanitaire mais aussi sociale.

J’espère que l’Etat s’en souviendra et je ferai tout pour le lui rappeler. La recentralisation opérée par Emmanuel Macron depuis le début de son mandat ne fonctionne pas. Nous avons besoin d’une autre articulation entre les différentes institutions de notre République. « Territoires Unis », qui rassemble l’AMF, les départements et régions de France, a mis sur la table certaines propositions avec la nécessité de remettre les collectivités au cœur des politiques de logement, de santé.

Ce nouveau gouvernement saura-t-il répondre à nos attentes à l’aune du bilan de cette crise sanitaire ? Sans forcer le trait, les communes ont été méprisées depuis plus d’une dizaine d’années.

Les politiques nationales ont étranglé nos finances locales, décrété des réformes, comme les rythmes scolaires par exemple, sans concertation, ni dialogue avec les élus locaux, sans se soucier de la réalité du terrain. Elles maintiennent à l’égard des communes des politiques d’austérité contreproductives, et cette crise vient de montrer que c’est un contre sens historique.

C’est la raison pour laquelle je demande à ce nouveau gouvernement de supprimer le mécanisme de contractualisation des dépenses de fonctionnement et de mettre fin à la baisse des dotations de l’Etat. Car si la crise sanitaire a éclairé une chose, c’est bien le rôle central et indispensable des communes, ainsi que l’efficacité de leurs politiques de proximité. Les habitants, j’en suis convaincue, ne l’oublieront pas.

Je vous remercie.

 

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