Liquidation de SILLIA : Chronique d’une mort annoncée

Tout ça pour ça ! Le tribunal de commerce a prononcé jeudi, la liquidation judiciaire du fabricant de panneaux photovoltaïques Sillia VL. Si l’usine de Lannion dans les Côtes-d’Armor est cédée à un repreneur, le site de Vénissieux est sacrifié, en laissant sur le bord de la route près de 130 salariés.

Rappelons qu’en 2009, le groupe industriel BOSCH s’était désengagé de sa division diesel pour investir, en 2011, dans la fabrication de panneaux photovoltaïques, supprimant déjà, au passage, plusieurs centaines d’emplois. Cette activité liée au solaire, lancée à grand renfort médiatique, avait été présentée comme un véritable avenir industriel.  Elle est pourtant cédée à la société Sillia Énergie en mars 2014, avec la disparition de près d’une centaine d’emplois.

Depuis des années, les salariés alertent sur la situation du site industriel, conscients d’être au centre d’une stratégie plus globale : le désengagement industriel de BOSCH avec la délocalisation de ses activités hors du territoire français. Et ce malgré les efforts consentis et fournis par les salariés pour sauver leurs emplois, leurs savoir-faire et leur outil de production.

Aujourd’hui, l’activité photovoltaïque s’arrête et je le regrette. Mais nous pouvons largement nous interroger quant à la crédibilité de la reprise par Sillia.  L’entreprise avait-elle les reins assez solides quand le groupe Bosch, lui-même, jetait l’éponge ?

Demain, quel sera l’avenir du site vénissian ?  Bosch doit assumer ses responsabilités. De nouvelles productions industrielles doivent être recherchées pour maintenir l’activité et tous les emplois. L’État et la Métropole ont aussi leur rôle à jouer et peser de tout leur poids dans ce dossier. Quid de l’utilisation du CICE et des crédits d’impôts ? Quelles propositions métropolitaines pour garantir l’implantation d’activités industrielles sur le secteur ?

Après plus de 30 ans de casse de nos entreprises, de nos emplois industriels, il est temps de renverser la vapeur. L’État doit mettre en œuvre une politique volontariste pour la sauvegarde de l’industrie française, des emplois et des savoir-faire.

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