CARTE PÉTITION POUR LE DROIT À L’ÉNERGIE

Avec cette pétition nous avons ouvert le débat et permis une large mobilisation.

Face à la crise énergétique, près de 2500 pétitions recueillies à l’initiative de la Ville de Vénissieux pour défendre le droit et l’accès à l’énergie. Accompagnée d’une délégation, Michèle Picard, maire de Vénissieux, Vice-Présidente de la Métropole de Lyon, les a remis au Préfet de Région, en ce début d’après-midi. L’occasion d’un temps fort de mobilisation à partir de 14h30 devant la Préfecture du Rhône.

Les faits sont implacables ! 12 millions de personnes sont en précarité énergétique en France. La crise énergétique que nous traversons est sans précédent. L’explosion des prix impacte les habitants d’une manière considérable. À l’approche de l’hiver, des millions de concitoyens sont confrontés à des choix drastiques, entre se chauffer, se nourrir correctement, se déplacer.

Les demandes d’aides sociales explosent que ce soit au niveau de la Ville avec +42% d’aides accordées par notre CCAS. Comme à la Métropole où nous avons voté en 2022 une augmentation d’un million d’euros du FSL (fond de solidarité logement) pour le maintien dans le logement des ménages précaires et avec une forte demande d’aides sur les factures d’énergie.

Les collectivités ne sont pas épargnées. Les factures sont de plus en plus lourdes. J’ai signé cet automne l’appel de maires et élus locaux au Président de la République : c’est un signal d’alerte que nous avons lancé : « nous ne pourrons plus payer » !

Au nom des services publics que nous mettons en œuvre au quotidien dans l’intérêt de nos concitoyennes et concitoyens, nous déclarons notre refus des augmentations des factures d’électricité et de gaz et surtout notre refus de réduire ce service public si précieux quand les crises sociales et économiques terrassent les familles.

En tant que maire, je refuse de voir fermer une piscine, je refuse de voir fermer une école et je dénonce encore une fois l’irresponsabilité de l’État qui, de loin, demande aux élus locaux la mise en place de cellule de crise pour gérer la galère dans laquelle seront plongée les habitants lors des coupures d’électricité.

Non seulement le gouvernement ne prend pas ses responsabilité, mais en plus, il nous culpabilise, élus locaux et habitants, nous demandant de réduire encore la voilure : mettre un pull, se chauffer à 19°degrés ! Je veux répondre au gouvernement que pour certaines familles, cela fait bien longtemps qu’elles n’ont plus les moyens de se chauffer, et que 19 degrés, c’est déjà un luxe.

Je veux aussi rassurer Bruno Le Maire, les villes ne sont pas des irresponsables. Depuis de nombreuses années nous mettons en œuvre des mesures pour maîtriser nos consommations énergétiques dans un souci de préservation de l’environnement et de nos finances. Mesures qui aujourd’hui ne nous permettent plus de maîtriser ce budget énergétique qui vient de passer à Vénissieux de 3 à 4 millions d’euros dans l’année. Notre commune avait pourtant bien anticipé la situation en négociant un contrat fixe des tarifs jusqu’en 2023,  ce qui nous inquiète d’autant plus pour 2024.

Dans nos conseils de quartiers, sur les marchés, en porte à porte ou encore sur les manifestations, cette préoccupation énergétique est omniprésente. Les habitants demandent des explications.

Nous apportons aujourd’hui au Préfet de Région, plus de 2 500 cartes pétitions pour le droit à l’énergie. Avec cette pétition nous avons ouvert le débat et permis une large mobilisation. Il s’agit de sortir de la culpabilisation individuelle pour pointer les vraies responsabilités. La crise de l’énergie est un ricochet de la crise du capitalisme et de l’incapacité des marchés à répondre aux besoins humains.

Nous demandons de sortir l’électricité et le gaz d’un marché dont tout le monde constate l’incohérence et les dangers et qui oblige EDF à vendre à prix coûtant l’énergie nucléaire à des revendeurs privés, qui, eux, tarifient leur électricité au prix du marché, sans produire d’énergie ni entretenir les réseaux.

Le sous-investissement a mis à l’arrêt des centrales nucléaires. Nous le payons durement aujourd’hui.

L’énergie est un droit pour tous et un besoin vital pour la société. Nous demandons la création d’un pôle public de l’énergie, et un retour immédiat au tarif réglementé pour les habitants comme pour les collectivités.

Je vous remercie.

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