Association UNI-EST

Après la modification des règles de versement des subventions du Fonds Social Européen, l’association UNI-EST, qui est chargée de la mise en œuvre du Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE), a dû faire face à d’importants problèmes de gestion de trésorerie. Pour rappel, le PLIE de l’Est Lyonnais regroupe 14 communes, et joue un rôle essentiel en matière d’accès ou de retour à l’emploi, des personnes les plus en difficulté. Depuis plusieurs mois, nous nous battons avec force et détermination, en relation avec les 13 autres communes du PLIE et l’Etat, pour sauver et maintenir cet outil indispensable à nos territoires, et à nos habitants. Les réunions se sont enchaînées, plus d’une dizaine, toutes les directions générales et les services concernés se sont mobilisés, et je tenais à saluer tous ceux qui ont œuvré à l’avance de trésorerie, au profit de l’Association UNI-EST, qui vous est présentée ce soir. Cette contribution permet à UNI-EST de sortir la tête de l’eau, et surtout, valide la programmation des actions pour l’année 2016. C’est un signal fort que je souhaite adresser aux populations les plus fragilisées, et les plus éloignées de l’emploi : non, la ville de Vénissieux, même si l’insertion ne relève pas de ses prérogatives, ne baissera pas les bras, face à la montée du chômage, des jeunes notamment, et de la précarité. Nous voulons agir, nous voulons appuyer sur tous les leviers de nos politiques de proximité, mobiliser tous les partenaires possibles, et être un des éléments moteur de cette lutte contre le chômage, sur des territoires que nous connaissons très bien. Perdre UNI-EST aujourd’hui, alors que le chômage bat de tristes records, alors que tant de personnes se retrouvent exclues du marché du travail, constituerait une lourde perte pour nos territoires. Dans les quartiers CUCS, la population non diplômée atteint 30%, voire 40%, contre 18,3% en moyenne, à l’échelle de l’agglomération lyonnaise.

Les 14 communes du PLIE comptent à elles seules, 43% des allocataires RSA du département. 562 personnes accompagnées dans le cadre du PLIE, sont vénissianes, sur un total de 4 888, suivies par UNI-EST.

60% des Vénissians bénéficiaires du PLIE, sont issus des quartiers prioritaires. Le public, majoritairement féminin (environ 65% du public accompagné), se trouve dans la tranche d’âge 25-44 ans (60% en moyenne). Au final, et ce n’est pas négligeable, on note 43 % de sorties positives (CDI ou CDD de plus de 6 mois, ou formation qualifiante de plus de 6 mois) !

Notre engagement sans faille constitue aussi un signal fort, adressé aux opérateurs vénissians, acteurs de terrain essentiels, pour l’insertion dans nos quartiers, tels que la Régie de Quartier Armstrong, la Mission Locale des Jeunes, le Certa, Innovation et Développement, etc. Nous avons de suite compris (et quand je dis nous, je pense à l’ensemble des communes membres de l’association), que la fragilité d’UNI-EST allait déstabiliser également les opérateurs, et affaiblir d’une certaine façon, les politiques de la ville qui sont menées avec l’ensemble des partenaires, dans les quartiers prioritaires. Je tiens d’ailleurs à saluer les opérateurs qui, malgré les difficultés financières et les incertitudes liées au versement des subventions, ont maintenu malgré tout, leurs missions auprès du public concerné. Le combat que nous avons mené était donc vital, pour garantir le fonctionnement de la structure avant la reprise, au 1er janvier 2017, de la fonction d’organisme intermédiaire par la Métropole. A ce sujet, je tiens à rassurer les opérateurs de terrain : la ville de Vénissieux gardera des liens de confiance et de proximité inaliénables, avec l’ensemble d’entre eux.

Pour conclure, j’aimerais ouvrir un débat au sujet des contradictions qui existent, entre les discours de politique nationale et la réalité locale du terrain. Chacun met l’accent sur la très grande utilité, et la nécessité de la formation et de l’insertion, dans les parcours professionnels. Or, depuis plus de quatre ans, en pleine crise économique et sociale, la ville de Vénissieux ne cesse de se battre, pour garantir la présence, voire la survie, d’organismes aussi précieux que l’Afpa, le Certa, aujourd’hui UNI-EST.

Au lieu de fragiliser les outils existants, on ferait mieux de les renforcer, dans une logique de proximité, et donc de plus grande efficacité.

Je vous remercie.

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