6ème rencontre Ville/OMS/Mouvement sportif

… »La 6ème rencontre Ville-OMS-Mouvement Sportif, s’inscrit dans cette dynamique d’échanges, de discussions, de débats, de prospectives et d’innovations, pour faire vivre le sport au quotidien, et dans tous les quartiers de notre ville. »…

Lien social, intégration, sentiment d’appartenance à un club, à une ville, enjeu d’aménagement du territoire, point de rencontre entre les générations, moteur de la vie associative et de la vie des quartiers, l’enjeu du sport amateur est considérable, pour les collectivités locales. Considérable pour une ville comme la nôtre, considérable pour chaque pratiquant : respect de l’autre, humilité, envie de se dépasser, sens de l’effort, transmission des savoirs, enjeu sanitaire.

Emancipation de l’individu, valorisation du territoire : la ville de Vénissieux a fait de la pratique sportive pour le plus grand nombre, l’une de ses priorités. En termes d’équipements, le pôle athlétisme du stade Laurent Gérin et l’ouverture du CNI, sont venus compléter un parc étoffé et rénové. En termes de budget, malgré le contexte, j’y reviendrai, notre ville consacre 8% de son budget au sport (12% si l’on considère l’ensemble sport et jeunesse), alors qu’il ne représente que 0,11% du budget de l’Etat. En termes d’animations enfin, avec un montant de subventions, octroyées aux clubs et à l’OMS, qui restent importants, à hauteur de 800 000€.

La 6ème rencontre Ville-OMS-Mouvement Sportif, s’inscrit dans cette dynamique d’échanges, de discussions, de débats, de prospectives et d’innovations, pour faire vivre le sport au quotidien, et dans tous les quartiers de notre ville. Cela concerne 77 associations sportives, et près de 11 000 licenciés, ainsi que l’organisation d’événements sportifs (une centaine par an), en direction de tous les publics.

Depuis la première rencontre, organisée en 2005, qui avait vu l’émergence du projet sportif local, la vitalité du sport vénissian ne s’est pas démentie. Le trophée national de Ville ludique et sportive, décerné à notre ville en 2013, est venu récompenser cette dynamique.

Je tiens à remercier tous les acteurs du sport vénissian : les dirigeants et les encadrements des clubs, l’OMS, formidable cheville ouvrière, et laboratoire du sport pour tous, le centre médico-sportif, et tous les nombreux bénévoles, qui s’impliquent avec passion et générosité, dans la vie associative. Je veux saluer aussi, toutes les démarches qui visent à démocratiser la pratique sportive féminine, à l’image de l’Appel à projet La preuve Form’Elle, dont c’est, cette année, la 6ème édition. De même, je vous informe que nous avons signé une convention avec le Centre de Recherche et d’Education par le Sport et la Santé (CRESS) afin de soutenir les clubs dans leur approche du « sport et du handicap ».

Le sport amateur est à un tournant, un tournant qui ne sera pas facile à négocier, et qui mérite toute notre attention et notre mobilisation. L’un des sujets retenus pour cette 6ème Rencontre porte sur le financement des associations sportives, avec l’intitulé suivant : exister, se structurer, se développer, dans la période actuelle. Les politiques d’austérité en général, et aujourd’hui celles imposées aux collectivités par l’Etat (soit une perte pour le budget de notre ville de 7 millions d’euros d’ici 2017), frappent très durement le milieu associatif. Ça touche le sport pour tous, comme la culture, les politiques sociales, familiales, etc. Je vais vous donner un chiffre pour mesurer l’ampleur de la crise : en janvier 2015, un quart des communes envisageaient de réduire leurs subventions au domaine sportif, de 25% !

Cet été, des piscines municipales sont restées fermées, des manifestations ont été annulées, à cause de l’étranglement financier des communes, et à la stupéfaction d’habitants, qui ont vu dans leur quotidien, les effets dévastateurs des politiques d’austérité. C’est la notion de service public du sport, à laquelle nous sommes tous très attachés, qui est malmenée. Tout au long du 20ème siècle, l’Etat a considéré le sport, comme relevant de l’intérêt général. Sommes-nous toujours dans cette configuration ? On peut en douter. Au fil des désengagements récurrents de l’Etat, le déséquilibre de moyens, entre le sport pro et le sport amateur, dont 70% des dépenses publiques sont pris en charge par les collectivités territoriales, est devenu intolérable.

Il faut que nous profitions de cette journée, pour faire remonter les difficultés rencontrées, et ébaucher des pistes de financements innovants. Le recul de l’Etat pose en effet de réels problèmes. Dans un récent rapport au sénat, bon nombre d’intervenants s’interrogeaient, sur la pertinence des financements du public vers le privé (je rappelle que le soutien des collectivités territoriales au sport professionnel, s’élève à environ 160 millions d’euros), alors que l’austérité étrangle nos budgets.

Autre exemple : les nouvelles mises aux normes, que les Fédérations imposent aux communes viennent alourdir une liste de coûts, déjà conséquents. Soit une enveloppe de 25 000€ pour l’année 2016 !

Au final, nous assistons à une privatisation croissante des ressources des clubs, certains d’entre eux sont d’ailleurs, dans l’obligation de demander à leurs adhérents, des cotisations plus importantes. Les bénévoles et les parents sont également très sollicités. Gérer un club en 2016 n’a plus rien à voir avec la gestion d’il y a 30 ans, les exigences ne sont plus les mêmes, les compétences de plus en plus professionnalisées. Mais là où l’intérêt général recule, les intérêts particuliers s’engouffrent, et c’est à cette vision d’un sport amateur à plusieurs vitesses, ou d’un sport amateur parent pauvre des politiques de l’Etat, que je m’oppose.

Ces difficultés sont réelles. La ville de Vénissieux a décidé d’y faire face, tout en soutenant le monde associatif, du sport ou de la culture, et en réaffirmant la priorité des missions d’intérêt général.

Cela signifie des efforts partagés, certes, mais cela signifie aussi que nous ne ferons pas de nos services publics de proximité une variable d’ajustement, contrairement à certaines communes. Nous avons donc actionné trois leviers (fiscalité, mutualisation des dépenses, une diminution globale de 5% de nos subventions), pour maintenir les missions, que nous jugeons indispensables aux habitants, à l’aménagement du territoire, et à la cohésion de notre ville. Le sport en fait partie.

Nous avons besoin de l’OMS, des clubs, de tous ceux qui, de près ou de loin, apportent leur concours au sport amateur, tout comme vous avez besoin de la force d’investissement, au propre comme au figuré, de notre ville. Plus encore que la valorisation de Vénissieux, à laquelle le sport contribue de très belle manière, c’est l’animation de la vie des quartiers, le lien social qui se forge, au sein de chaque club, la transmission entre les générations d’une même passion, que vous entretenez et renforcez. Face à un contexte difficile, nous saurons maintenir cette exigence, en restant combatifs et solidaires.

Je nous souhaite une excellente 6ème  rencontre du mouvement sportif vénissian et je vous remercie.

 

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